Dossier :
WISHBONE ASH : 1996-1999 sortir des sentiers battus
Date de publication : 06/04/2025
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Auteur : Alain
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A l’exception notable de l’intrigant Nouveau Calls, on peut affirmer que WISHBONE ASH s’est forgé une identité cohérente à partir de There’s A Rub. Depuis, les variations sont dues pour l’essentiel à des choix de production et à l’inspiration plus ou moins au rendez-vous ; reste toujours les harmonies vocales et les guitares solo, ponctuellement gémellaires. Même si les ventes des nouveaux disques n’ont plus rien à voir avec celles de la première partie de carrière, force est de constater que le nom WISHBONE ASH est profondément ancré et qu’un public persiste à remplir des salles à la jauge honorable. La reformation du line-up historique a conduit à une impasse, la séparation laissant Andy POWELL, seul membre originel, aux commandes. S’ouvre alors une période pour le moins déconcertante.
ILLUMINATIONS (1996) 17/20 Pour faire face à l’avenir, Andy POWELL embauche Tony KISHMAN (chant), Roger FILGATE (guitare) et Mike STURGIS (batterie), tout ce petit monde livrant un album qui, du point de vue du style, prolonge la formule élaborée dans la seconde moitié des 70’s, à savoir un Rock foncièrement mélodique, soignant particulièrement les harmonies vocales et les guitares solo. L’absence des deux TURNER ne se fait pas ressentir, preuve que le style prévaut sur ses auteurs et interprètes. Même si certains tics de production peuvent agacer (ce son de caisse claire clinquant), on déguste des compositions variées, solidement charpentées et lardées de guitares solo brillantes, sans oublier ce chant clair, rehaussé d’harmonies et de chœurs.
Au moment d’aborder la séquence la plus étrange de toute la discographie du groupe, Andy POWELL enrôle de nouveaux partenaires : Mark BIRCH (guitare et chant), Bob SKEAT (basse) et Ray WESTON (batterie).
TRANCE VISIONARY (1998) & PSYCHIC TERRORISM (1999) Sans prévenir, WISHBONE ASH livre coup sur coup deux albums qui plonge son Rock mélodique et à guitares dans une immense bassine de musique Techno. Oui, vous avez bien lu : le groupe qui popularisa les guitares jumelles dans la première partie des années 70 s’adonne aux joies entêtantes d’un genre musical qui n’a que faire des instruments de musique. Même si l’affaire relève plus de la récréation créative que de la réorientation définitive, elle ne laisse pas d’étonner. Loin de se récrier par principe, on gagne à découvrir ces deux albums si particuliers. N’étant pas un spécialiste des courants techno, je me borne à constater que la partie électronique l’emporte assez nettement sur l’apport plus classiquement Rock. Echantillonnage, remixage, beats obsédants : il est certain qu’un fan de base peinera à retrouver ses repères. Pour autant, la tentative de fusion des deux univers est loin d’être ridicule en soi, de par la technicité et l’habileté mises en œuvre. Reste que le public de WISHBONE ASH accepte mal ces deux incursions en terres inconnues. Le site officiel du groupe omet carrément les deux albums, comme s’il s’agissait d’une maladie honteuse.
BARE BONES (1999) 16/20 Désormais dominé par le seul Andy POWELL, le groupe doit se remettre sur de bons rails. Or, plutôt que de délivrer un bon album de Rock mélodique, avec sa dose d’harmonies vocales et de guitares jumelles, voilà que nous avons droit à un album acoustique. Grâce soit rendue au groupe, il ne s’agit aucunement d’une compilation en mode acoustique de ses titres les plus fameux, mais bien d’une sélection éclairée, forcément discutable quant aux critères de sélection. Côté interprétation, l’auditeur navigue dans du velouté : on a l’impression que le groupe se produit dans votre salon. Bien que non essentiel, cet album n’en demeure pas moins une sucrerie que les fans invétérés se doivent de posséder.
Hormis les qualités intrinsèques de chaque album de cette période, on est fondé à s’interroger sur l’orientation artistique impulsée par le rescapé Andy POWELL. Car, du côté des fans, on ne sait plus trop à quoi s'attendre...
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