Métal Intégral - Chronique / GREY CZAR

Par-delà le stoner, un merveilleux hard à tendance progressive

Même si Euarthropodia est le premier album de GREY CZAR qu’il m’ait été donné d’entendre, ce quartette autrichien n’en est pas à son coup d’essai. Depuis sa formation en 2010, le groupe a publié un album sans titre en 2012, le EP quatre titres The Man Who Harvest The Sea en 2014, un second album, Boondoggle, en 2018. Ce n’est donc pas un groupe de débutants qui présente son troisième album, mais bien un collectif qui a eu le temps de peaufiner son répertoire, de fondre ses influences dans un projet tout sauf banal. Même si la biographie qui accompagne le pack promotionnel n’hésite pas à citer le Stoner, GREY CZAR est aujourd’hui un creuset qui transcende avec brio cette influence première.

Certes, les rythmiques tendues et répétitives évoquent le Stoner. Pour autant, certains riffs tranchants évoquent davantage le Hard Rock des origines, quand d’autres renvoient vers un Garage Rock teigneux. Même si les compositions demeurent concises (aucune au-dessus du seuil des cinq minutes), le groupe se fait fort de multiplier les breaks, créant ainsi de splendides contrastes, la tension sévère de certaines parties côtoyant des plages apaisées, notamment acoustiques. Si on ajoute à ceci des arrangements de claviers vintage, il est difficile de ne pas évoquer le Rock progressif.

Même le registre vocal parvient à combiner impact mélodique et diversité. Il faut dire que pas moins de trois musiciens se partagent le micro, avec une véritable complémentarité, puisque l’ensemble des lignes de chant sont effectuées en son clair et s’effectuent dans des registres graves et médium, un peu comme si Glenn DANZIG, Ian ASTBURY (THE CULT), Layne STALEY (ALICE IN CHAINS) et Chris CORNELL (SOUNDGARDEN, AUDIOSLAVE) avaient conjugué leurs talents respectifs.

Histoire de corser l’affaire, il s’avère que Euarthropodia est un album conceptuel qui se projette dans un futur qui voit les humains remplacés par des insectes (c’est un peu plus chiadé que cela, libre à quiconque de creuser le sujet). Le fait est que Euarthropodia s’impose comme un album de pleine maturité, reposant sur un équilibre miraculeux entre des accroches rythmiques et mélodiques ultra-efficaces d’une part, des arrangements chiadés et des structures plus tortueuses d’autre part. A l’arrivée, nous tenons là une authentique pépite qui, bien que largement inspiré par le passé (Hard et Prog des 70’s, Stoner et Grunge des 90’s) ne sonne jamais comme un projet rétro. L’équilibre entre la sensibilité mélodique et l’efficacité rugueuse s’avère parfaitement calibré. Magnifique !

Vidéo de Insects Took Over : cliquez ici

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Pumpkin-T	Le jeudi 17 avril 2025
Ville : MARSEILLE	Je double-recommande cet album !