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Heavy speed metal qui fait du bien
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Fidèle à ses racines, le micro-label de Chambéry Steel Shark records remonte de ses filets un groupe totalement dédié à la cause d’un Heavy Metal européen des années 80, dûment dynamité par une tournure rythmique qui allait accoucher du Speed Metal.
Prenant sa place avec un entrain jamais démenti, le quintette équatorien MIDNIGHT RACE s’annonce d’entrée de jeu comme une formation zélatrice du meilleur du Heavy Metal européen à l’aube des années 80. Rien de mieux que de s’approprier la vulgate rythmique et mélodique du triptyque magique JUDAS PRIEST, SAXON, IRON MAIDEN, à base de riffs teigneux, d’harmonies de guitare, de solos incisifs, de lignes de basse claquantes et galopantes. Histoire de pimenter l’ensemble, le groupe pioche allègrement dans le souci de rapidité et l’adjonction d’âpreté, tant vocale qu’instrumentale, que le Speed Metal alors naissant (autour du milieu des années 80) injecta dans le Heavy Metal de type européen, que ce soit via la scène allemande (on pense au RAGE première manière notamment, à TYRANT) ou son homologue nord-américaine (les pionniers EXCITER, mais aussi OMEN et SAVAGE GRACE). En France, nous eûmes nos fougueux ADX, KILLERS, mais aussi les moins connus SMF et EVIL POWER (futurs NO RETURN).
Le fait est que ce premier opus de MIDNIGHT RACE collectionne les plans fétiches, susceptibles d’attirer les amateurs du revival labélisé New Wave Of Traditional Heavy Metal. Sur le plan visuel, nous avons l’ultra-classique logo au rendu métallisé, qui fait toujours son petit effet. Les couleurs de la pochette version Steel Shark records manquent hélas de contrastes ; pour autant, la présence de la Mort en mode faucheuse (au volant d’une décapotable, alors même qu’elle est apparue quelques dizaines de milliers d’années avant le permis de conduire, ça sent l’amende sévère et le retrait de permis !) et des musiciens dans des postures de guerriers urbains renvoie bien aux angoissantes ambiances 80’s (notamment aux films New York 1997, Class ’84 ou Warriors).
Musicalement parlant, les vieux briscards des années 80 ne seront certes aucunement surpris, mais pourront se reconnecter avec une fougue indéniable. Celle qui fit tout le sel des titres les plus vifs du trio sacré évoqué en début de chronique ? Revue de détail sélective et subjective des pépites les plus dynamiques du trio fondamental du Heavy Metal européen post-BLACK SABBATH ? Exciter, Hell Bent For Leather, Freewheel Burning de JUDAS PRIEST, Motorcycle Man, Machine Gun, Heavy Metal Thunder, To Hell And Back Again, 20,000 Feet, Fire In The Sky de SAXON. Phantom Of The Opera, Murders In The Rue Morgue, Invaders, Die With Your Boots On, The Trooper, Aces High, et même Caught Somewhere In Time et Déjà-Vu d’IRON MAIDEN. Le référentiel vous sied-il ?
Imaginez-vous revivre cette frénésie acérée, trépidante, quoique toujours mélodique via les harmonies et les solos de guitare. Sans oublier la combinaison vocale, toujours acrobatique, entre des lignes vocales – relativement - ambitieuses et des accroches vocales -également relativement – agressives. Dans le cas présent, on constate quelques excès de confiance qui frôlent avec la sortie de route ; suffisamment fugitives, elles ne nuisent pas au double objectif de proposer des vocaux à la fois agressifs et un peu acrobatiques.
L’effet addictif s’avère d’autant plus immédiat que l’album ne comporte que sept compositions, pour une durée totale inférieure à 32’. On se situe donc clairement dans un raid de pure efficacité, qui n’exclue aucunement mélodie et finesse (principalement via les guitares). Perfecto enfilé et bracelets cloutés bouclés, je ne vois pas ce qui pourrait nous arriver de mauvais pendant cette demi-heure à peine augmentée.
Vidéo de Behold The Firmament : cliquez ici
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