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Chronique
DJIIN - Mirrors

Style : Rock
Support :  CD promo - Année : 2024
Provenance du disque : Reçu du label
5titre(s) - 43minute(s)

Site(s) Internet : 
DJIIN BANDCAMP
DJIIN FACEBOOK
DJIIN INSTAGRAM

Label(s) :
Klonosphere
 (18/20)

Auteur : Alain
Date de publication : 14/05/2024
Prog psychédélique mâtiné de post punk
Sur le coup, je dois confesser être un parfait retardataire, car je découvre le quartette français DJIIN avec Mirrors, soit son quatrième album. Pas vraiment précurseur, le chroniqueur ! Cela dit, cela m’a permis d’aborder l’opus et le groupe en général avec une véritable fraîcheur, sans a priori aucun. Les seuls indices qui m’ont conduit à me porter volontaire pour rendre compte de ce disque sont les données stylistiques fournies par la biographie, laquelle évoque un Rock progressif et psychédélique. Un regard sur les photographies promotionnelles fournies par le label et me voilà revenu dans les vêtures chamarrées des années 70. Aussi, je m’attendais à un Stoner 70’s assez classique.

Tout faux ! Avant d’en revenir aux références revendiquées par le groupe, que l’on me permette de livrer mes premières réflexions, spontanément apparues lors des premières écoutes des cinq compositions de Mirrors. Commençons par les fondations, à savoir la section rythmique. Le bassiste Charlélie PAILHES enquille des lignes épaisses et tendues, tandis que son compère batteur Allan GUYOMARD n’aime rien tant que les frappes sèches, les contretemps vicieux et un recours généreux et précis aux cymbales. Parfaitement coordonné, le tandem envoie du lourd, mais certainement pas en mode pachydermique, puisqu’il se fait fort d’injecter un groove tellurique, même lors de séquences les plus intraitables.
Le guitariste Tom PENAGUIN n’a plus qu’à choisir son mode d’attaque : gros riffs rugueux, riffs dissonants ou trames plus mélodiques, quoique souvent mues par des motifs hypnotiques. Ajoutez à cela le chant de Chloé PANHALEYX, en registre médium (voire grave) et clair, relativement austère, éclatant parfois de manière impressionnante : écoutez sa prestation paroxystique au long des treize et quelques minutes du titanesque morceau de clôture Iron Monsters, vous ne manquerez pas d’en revenir marqués !

Bref, tous ces éléments m’ont immédiatement rappelé le Rock roide et tourmenté du Post Punk (WIRE, THE FALL, GANG OF FOUR) et du Post Hardcore (FUGAZI, QUICKSAND, ROLLINS BAND).
Est-ce à dire que les référence au Prog et au psychédélisme sont hors de propos ? Que nenni, et c’est là où les choses deviennent passionnantes.

Déjà, il faut s’entendre sur les références Prog visées. Incontestablement, DJIIN n’émarge pas dans les registres planants ou folkisants qui caractérisèrent une partie du Prog originel : donc, ni PINK FLOYD, ni MOODY BLUES, ni BARCLAY JAMES HARVEST. Par contre, on retrouve chez DJINN ce goût pour les rythmiques tendues, non strictement binaires, pour les changements de rythmes et d’ambiances ; toutes caractéristiques qui prévalaient dans le Prog complexe, tortueux et acrobatique – tant structurellement que sur le plan des ambiances – des YES, KING CRIMSON, VAN DER GRAAF GENERATOR, CURVED AIR ou GENTLE GIANT.

Puisque le terme d’ambiance vient d’être lâché, force est d’admettre que DJIIN maîtrise parfaitement les mises sous tension, voire les montées impérieuses, lesquelles peuvent déboucher sur des séquences franchement orageuses. Mais, conformément aux préceptes fondamentaux du prog, le groupe sait faire jouer les contrastes en prenant soin de ponctuer ses pièces, souvent longues, d’arrangements subtils, plus mélodiques. En témoignent le travail versatile de la guitare, mais également l’usage d’une harpe électrique, servie par la chanteuse. Souvent toutes en tension retenue, les lignes de chant de cette dernière peuvent certes déflagrer fortement, mais elles recèlent en outre des moments où des émotions plus passionnément exprimées affleurent. En la matière, les dix minutes de In The Aura Of My Own Madness font office de florilège magistral, les différents registres de Chloé s’imposent sans coup faillir dans un environnement instrumental tendu et impérieux, quoique ponctué de plages relativement plus limpides, le tout évoquant le KING CRIMSON de Red ou le YES de Relayer.

Au final, peu importe quel jeu de références on sollicite car, une chose est certaine, DJIIN continue à tracer une voie qui lui est propre et qui rend l’écoute de cet album passionnante, l’auditeur se trouvant sèchement balloté entre des ambiances contrastées ; chaque écoute révèle une nuance, un détail qui avait précédemment échappé à l’auditeur. Mirrors s’impose comme une œuvre exigeante, quoiqu’aucunement élitiste.

Vidéos de Blind cliquez ici et de Mirrors cliquez ici
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