Métal Intégral - Chronique / WE BROKE THE WEATHER

Prog : l'imagination et la maîtrise au pouvoir !

Bien que ce quintette originaire du Massachusetts ait déjà sorti un premier album sans titre en 2022, la publication par le label italien Argonauta records du second opus représente pour moi une découverte et, comme son nom l’indique, de lancer une toute nouvelle partie. Et quelle partie ! Appartenant objectivement à la grande famille du Rock progressif et affichant des influences par moments particulièrement palpables (KING CRIMSON des débuts, YES des années 70, RUSH), le groupe donne effectivement l’impression de vouloir brasser tous ces éléments à sa façon. Restart Game, donc, ils ne plaisantent pas !

Dans une alternance idéale de séquences intenses et de passages doux, WE BROKE THE WEATHER plonge l’auditeur dans un dédale aux structures souvent déconcertantes, agencées méticuleusement, exécutées avec une virtuosité de tous les instants. Peut-on en déduire que cet album vise les nostalgiques des moments les plus ardus de YES ou GENTLE GIANT pour les vétérans, ou les adeptes actuels du Math Rock ou du Djent ? Que nenni ! De fait, les cinq multi-instrumentistes – dont trois se partageant le chant ! – évitent habilement l’écueil de la fatuité démonstrative à ponctuant ses compositions d’accroches rythmiques et mélodiques prenantes.

Autre preuve de l’inventivité du combo : alors même que l’aspect foncièrement foisonnant du répertoire ici proposé devrait conduire à des compositions longues comme l’affectionne le Prog, les titres brefs -entre trois et cinq minutes – s’avèrent majoritaires, seuls Sevenseas (6’24) et l’inaugural Vestige (8’41) dérogeant à la règle. Dans les deux cas de figure, le groupe se montre en parfaite maîtrise de sa complexité.

Encore une preuve du génie à l’œuvre ? Les éléments instrumentaux caractéristiques du Prog pullulent : synthés, claviers vintage, solos de guitare échevelés, batterie et basse en pirouette permanente, et même, saxophone. Il n’empêche que les riffs de guitare se font fréquemment bien rêches, relevant davantage du Rock indépendant que du Prog. De plus, nous avons évoqué ci-avant la présence de trois chanteurs, lesquels évitent les habituelles acrobaties haut perchées et combinent à merveille leurs registres clairs et médium.

D’une part, il s’agit d’un des albums de Prog les plus magistraux qu’il m’ait été d’écouté depuis les années 80. D’autre part, Restart Game s’impose comme un album époustouflant, dépassant largement les frontières du Prog : découverte majeure et impérative.

Vidéos de Heavens Were A Bell cliquez ici et de Marionette cliquez ici

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