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Une véritable blitzkrieg métallique !!
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« Quand l’Agneau ouvrit le deuxième sceau, j’entendis le deuxième être vivant dire « Viens ! » »
« Un autre cheval sortit : il était rouge feu. Son cavalier reçut le pouvoir de bannir la Paix de la Terre pour que les Hommes s’entretuent, et une grande épée lui fût donnée. »
(Bible, L’Apocalypse, Chapitre 6)
La Fin des Temps est une phobie très répandue dans la culture populaire et religieuse. Bon nombre d’ouvrages picturaux et littéraires ont aidé cette peur compréhensible mais insensée à se répandre à travers le monde. Première fautive : la Bible. Avec l’Apocalypse Selon Saint-Jean et l’autre chapitre consacré à l’Apocalypse tout court (le Semeur), la Bible a ensemencé cette crainte du néant dans l’esprit de tout un chacun, créant ainsi une panique générale durable qui perdure encore aujourd’hui, à tort ou à raison. De plus, la mythologie gréco-romaine est elle aussi emplie de références à ce dieu de la guerre antique, tantôt prénommé Arès, tantôt Mars, fils de Zeus et de Héra pour les athéniens, de Jupiter et Junon pour les pompéiens. Figure emblématique du Panthéon, il n’apparaissait aux humains qu’au cours de conflits, en choisissant aléatoirement l’une des parties, sans raison aucune, lui offrant ainsi victoire. L’Histoire plus ou moins récente nous a montré que ce « cavalier » belliqueux s’est incarné à de multiples reprises dans les grands conquérants que furent, entre autres, Jules César, Alexandre Le Grand, Napoléon, Hitler ou, plus proches de nous d’un point de vue temporel dans les dangers publics humains George Bush et fils, François Fillon et sa Manif Pour Tous, Kim Jong-Un, Oussama Ben Laden ou l’organisation Etat Islamique. Il est partout et nulle part à la fois. Comme une puce excitée, il saute d’hôte humain en hôte humain, telle une entité évanescente mais tenace, simultanément omniprésente et omnipotente, engendrant ainsi mort et désolation aux quatre coins du globe. Fort heureusement pour nous, la résurrection ici annoncée de ce « chevalier » appréciant les effusions de sang et la violence n’est que musicale...du moins, à première vue...
Car les grenoblois de RISING STEEL, frères d’armes de leurs compatriotes isérois NIGHTMARE, ne sont pas des fans de dentelle de Calais et moins encore de tricot...et le patronyme de leur premier album fait écho à celui de leur précédent EP. La formation n’est pas là pour rigoler. Ce Return Of The Warlord est une véritable déclaration de guerre à laquelle nous ne pouvons que nous rallier. Leur heavy metal, bien que moins obscur que celui de NIGHTMARE sur Dead Sun, reste bien burné et agressif, direct et concis. Cet opus initial est une blitzkrieg métallique qui résonnera dans vos écoutilles pendant un bon moment.
Formé en 2012, le quintet rhônalpin a bien évolué entre son EP 4 titres et cette galette 10 pistes, passant d’un heavy rappelant pas mal IRON MAIDEN à un heavy beaucoup plus personnel, doté d’une forte identité que la horde montagnarde revendique haut et fort sur ce Return Of The Warlord bien pêchu. Ce qui frappe (et étonne) de prime abord, c’est ce professionnalisme dont font preuve les musiciens tout du long, sans compter la production claire et puissante, dont peu de formations peuvent se vanter avoir eu dès leurs débuts discographiques. Même IRON MAIDEN n’a pas fait aussi fort sur son album éponyme, c’est dire à quel point les frenchies se sont donnés les moyens de leur ambition pour percer rapidement sur une scène déjà pas mal représentée en France, si ce n’est en Europe. Et vu leur niveau technique, tant celui de la paire de gratteux (Tony RIFFMAN et Mighty V) que de celui de la section rythmique (Flo DUST et Steel ZARD), il aurait été inconcevable que ces zicos restent anonymes, tellement les bonnes idées fusent sur ce Return Of The Warlord. Le niveau est extrêmement haut dès le départ. Et ce n’est pas Emmanuelson, le frontman sous amphétamines soniques, qui me fera affirmer le contraire. Sa voix unique est un mariage réussi entre celles de Bernie BONVOISIN (TRUST) et de Phil GRÉLAUD (ADX), avec de légères intonations à la Jo AMORE (OBLIVION, NOW OR NEVER, TEMPLE OF DIO, ex-NIGHTMARE) qui viennent délicatement et régulièrement colorer le tout pour rendre encore plus attrayante cette première offrande.
Breaking The Silence lance les hostilités, nous entraînant ainsi dans le monde métallique de l’Acier Insurgé, où la tension sans relâchement est permanente. Le groupe n’oublie jamais qu’il mène une sainte croisade contre l’obscurantisme de la variétoche musicale et qu’il doit à tout prix convaincre les plus récalcitrants à se convertir à son heavy metal musclé. Avec des titres aussi bruts de décoffrage que Monster, Straight To Hell ou bien l’éponyme Rising Steel, la mission de ces combattants aguerris est une réussite totale tant sur le plan de l’interprétation technique que de l’ambiance eighties qui se dégage de ce premier album, fort en émotions. Et ce n’est pas le morceau de clôture, Hell’s Control, qui va me faire écrire le contraire. Cela dit, le petit défaut de ce Return Of The Warlord électrisant est sa trop courte durée. Enfin, pour moi, 10 minutes de plus, au moins, auraient permis de m’éviter ce sentiment de faim persistante après l’écoute de ce coup de tonnerre sonique alpin qui résonne encore dans les couloirs, non pas du Temps, mais de ceux de mes organes auriculaires. RISING STEEL est assurément une formation qui a de l’endurance, de la pêche et de la niaque. Nul doute que ces pas tout-à-fait petits nouveaux (presque 5 années de bouteille, ça se fête avec...une bonne bouteille de Trooper, justement !!) arriveront à se creuser un petit chemin vers la reconnaissance nationale, voire européenne, d’ici quelques semestres, ce que je leur souhaite de tout cœur. Passion, détermination et maîtrise ressortent intégralement et c’est pourquoi ce Return Of The Warlord est aussi attractif. Même si ce dernier n’est pas parfait, le groupe est, néanmoins, extrêmement sincère dans sa démarche. Et il serait vraiment aberrant de passer à côté de cette réjouissante réalisation qui rajoutera du piment lors de la heavy metal party de fin d’année que vous allez sûrement organiser suite à la sortie, notamment, du dernier né de NIGHTMARE, Dead Sun. D’ailleurs, RISING STEEL vient de célébrer l’arrivée dans les bacs de son premier méfait en compagnie de ses compatriotes de NIGHTMARE le 25 novembre dernier à La Belle Electrique à Grenoble, jour où la horde menée par Yves CAMPION et, désormais, Magali luyten a également vu Dead Sun faire son entrée chez les disquaires gaulois. RISING STEEL n’a pas à rougir face au « dinosaure » frenchie qu’est NIGHTMARE. Comme l’écrivait Pierre Corneille, « aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. » Cette citation s’applique tout particulièrement aux musiciens de RISING STEEL, dont l’aptitude est certaine suite à cette démonstration singulière de leur savoir-faire en matière de heavy metal lourd et vigoureux. A écouter sans modération, comme l’on sirote un bon petit Sauternes...tout en observant avec attention la superbe pochette illustrée par le talentueux Stan W. DECKER (qui s’est aussi chargé de l’artwork du prochain MANIGANCE, Machine Nation) !
Line-up : • Emmanuelson (chant) • Tony RIFFMAN (guitares) • Mighty V (guitares) • Flo DUST (basse) • Steel ZARD (batterie)
Equipe technique :
• Antonin CHARDONNEREAU (ingénierie-son, enregistrement des instruments) • Terje REFSNES (production, enregistrement du chant) • Brad BOATRIGHT (mastering) • Stan W. DECKER (artwork)
Studios :
• Produit aux Soundsuite studios (Marseille, France) • Masterisé aux Audiosiege studios (Portland, USA)
Tracklist : 1) Breaking The Silence 2) Monster 3) The Watcher 4) Dead Or Alive 5) Straight To Hell 6) Evil Master 7) Rising Steel 8) People Of The Moon 9) Never Give Up 10) Hell’s Control
Durée totale : 47 minutes.
Date de sortie : • Vendredi 18 novembre 2016
Dead Or Alive (clip officiel) : cliquez ici
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