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Chronique
THE THREE TREMORS - The three tremors

Style : Heavy Metal
Support :  CD - Année : 2019
Provenance du disque : Acheté
12titre(s) - 59minute(s)

Site(s) Internet : 
THE THREE TREMORS WEBSITE

Label(s) :
Steel Cartel
 (13/20)

Auteur : 神の知恵
Date de publication : 30/01/2022
Un album trop démonstratif doté d'envolées vocales agaçantes...
Il fût un temps où la simple évocation des trois ténors faisait fuir ou se marrer touTEs les cheveluEs, tant ce terme paraissait ringard à leurs yeux. Pourtant, le talent des interprètes que sont José CARRERAS, Placido DOMINGO et Luciano PAVAROTTI (décédé en 2007) ne peut se démentir au vu, entre autres, de leur superbe concert de 1994 gravé en VHS et sur CD. Entre des standards hollywoodiens, des morceaux de choix de la « Grande Musique » et de la variété internationale transposée en lyrique pour un résultat émotionnellement très fort.

D’où l’idée à la fin des années 90 de reprendre ce concept dans le monde très élitiste du heavy metal. C’est ainsi que le trio de choc, constitué de Bruce DICKINSON, Rob HALFORD et Geoff TATE, envisageait très sérieusement l’idée de se réunir pour une série de concerts et d’enregistrer un album. Malheureusement, les emplois du temps respectifs des trois vocalistes, les empêchant de se retrouver dans un seul et même studio pour une collaboration qui aurait pu s’avérer artistiquement intéressante pour les fans d’IRON MAIDEN, de JUDAS PRIEST et de QUEENSRYCHE, auront eu raison de cet excitant projet.

L’appellation Les Trois Ténors n’ayant jamais été sauvegardée préalablement ni par les divos ni par les screameurs, c’est alors le jeune Sean PECK, ancien chanteur de NOMAD et alors membre fondateur du groupe de heavy-power speed américain CAGE (futur DEATH DEALER et WARRIOR, ex-DENNER-SHERMAN), dont le premier opus déjà bien musclé lui a permis de se faire un nom sur une scène passablement envahie par des formations évoluant dans le même style, qui s’est permis de le faire en 2005, mettant ainsi des bâtons dans les roues aux étoiles britanniques qui, de facto, se retrouvèrent le bec dans l’eau.

Etant vraisemblablement un adepte des notes suraigües, Sean PECK avait déjà en tête de bosser avec deux grosses pointures, l’une ayant remplacé au pied-levé Rob HALFORD dans JUDAS PRIEST en 1996 puis Matthew BARLOW dans ICED EARTH en 2003, l’autre ayant déjà une carrière bien remplie dans JAG PANZER, TITAN FORCE et SATAN’S HOST, respectivement Tim « Ripper » OWENS et Harry « The Tyrant » CONKLIN, tous deux également dotés d’organes vocaux leur permettant d’atteindre des hauteurs incroyables.

Après des années de réflexion et d’attente qu’un créneau favorable puisse se libérer pour les trois hurleurs états-uniens, c’est finalement en 2018 que, par miracle, ils purent enfin mettre en boîte l’éponyme The Three Tremors. De quoi faire baver d’envie touTEs les metalheads adeptes des grosses guitares, de la double pédale et des envolées opératiques d’un autre genre.

Qu’en est-il de ce premier disque superbement illustré par Marc SASSO ?

Entièrement composé par la team CAGE, à savoir Sean « The Destroyer » PECK, les guitaristes Casey TRASK et David GARCIA ainsi que FORSBERG, nous nous trouvons tout naturellement face à des murs de riffs, une section rythmique véloce ainsi que des lignes de chants parfois à la limite du supportable. Ce qui n’est pas forcément très habituel pour les supporters du heavy traditionnel. Ni très enchanteur. Car, à force de vouloir en faire toujours trop tout en recyclant sempiternellement la même recette, Sean et sa troupe se plantent parfois la tronche comme sur l’inégal Ancient Evil.

Sur The Three Tremors, l’ensemble reste toutefois assez équilibré bien que ponctuellement indigeste. Il y a du très bon et du beaucoup moins bon sur cette rondelle.

La première déception réside dans le mélange des voix et l’arrangement des parties de chacun des vocalistes. Pas toujours très justes dans les falsettos, les ténors ne restent jamais très longtemps dans les médiums ou les graves, ce qui lasse un peu. De même, les décalages entre les lignes de chant et les autres musiciens sont assez flagrants.

La seconde déconvenue se situe au niveau des tempi enlevés, plus de morceaux épiques ou calmes auraient été de rigueur pour montrer l’étendue du talent des frontmen. Il manque une certaine dose d’émotions. Le heavy metal ne faisant pas uniquement preuve d’agressivité, mais aussi de délicatesse, principalement sur des power ballads bien senties. Sur The Three Tremors, les ménestrels ne font montre que de combativité, jamais de douceur. Ce qui pour certainEs peut paraître initialement comme une force, se révèle finalement être une faiblesse.

Autrement, l’album s’écoute relativement aisément, grâce une production en béton signée David GARCIA, gage de puissance et de clarté. Chaque instrument est à sa place, facilement identifiable. Ce qui rend hommage à la virtuosité des musiciens, principalement des six-cordistes Casey « The Sentinel » TRASK (CAGE, MONARCH) et David « Conan » GARCIA (CAGE, HELLSCREAM, ex-NUKEM), dont l’interprétation est impressionnante de maîtrise. Bien évidemment, le bassiste Alex « The Captain » PICKARD (CAGE, ex-MONARCH) et le frappeur de fûts Sean « The Thrash Machine » ELG (CAGE, KK’S PRIEST, MIWA, NIHILIST, RAPTOR COMMAND, ex-RATTBLACK) ne sont pas en reste et soutiennent efficacement le collectif, lui donnant un côté martial et relativement incisif, pas forcément déplaisant.

Les titres sont solidement construits autour de structures conventionnelles orchestrales alternant couplets et refrains, ponts et solos, le tout saupoudré de lignes de chants qui, telles des plants de haricots magiques, s’entortillent autour de troncs communs. Les vocalistes laissent libre cours à leur imagination, ce qui induit un certain nombre de circonvolutions dans leurs parties respectives. Il s’avère ardu de les suivre par moments ou de savoir où ils souhaitent en venir, d’autant que les mélodies qui sortent de leurs bouches semblent déjà avoir été perçues auparavant sur les offrandes de CAGE ou DEATH DEALER.

Aucune piste ne ressort véritablement face aux autres, y compris les singles The Wrath Of Asgard et When The Last Scream Fades. Toutes sont génériques, mais bigrement efficaces. L’objectif n’était pas de faire pleurer dans les chaumières, mais de donner une sérieuse envie de pogoter. C’est chose faite avec ces douze chansons hors normes qui ne peuvent laisser indifférentE.

Les influences qui parsèment The Three Tremors sont plus ou moins évidentes. Parmi elles, JUDAS PRIEST, MERCYFUL FATE et quelques groupes de la vague speed metal des eighties comme ANVIL, RAVEN ou LIEGE LORD.

Dès le premier morceau, Invaders From The Sky, tout est dit. Le septet y va franco avec son « doigté » légendaire comparable à celui d’un broyeur agricole, c’est-à-dire absolument pas de main morte. Certes, les guitares sont aériennes, mais le rouleau compresseur déboule avec le duo basse-batterie ouvrant la voie à la triplette de FARINELLI façon DEATH DEALER sur War Master qui, à l’unisson est un vacarme assourdissant voire insupportable. C’est dans leurs arias individuels respectifs que Sean, Tim et Harry sont les plus intelligibles, comme sur When The Last Scream Fades ou Wrath Of Asgard. Cependant, c’est à partir de The Cause, toujours aussi rapide et belliqueux, que les compos commencent à être plus intéressantes, notamment en raison de la disparition des dissonances sur les lignes de chant et d’un côté plus progressif, les pistes ne débutant pas aussi sec avec les hurlements de Tim, Sean et Harry.

Les ralentissements sur King Of The Monsters, Sonic Suicide, Fly Or Die, Speed Or Burn sont vraiment les bienvenus, tant le reste de l’album est éreintant sur sa longueur. Le mieux à faire reste de découper son écoute en plusieurs séances pour ne pas se péter les tympans avec ces notes suraigües omniprésentes qui tapent un peu sur le système. D’ailleurs, un conseil, sortez l’aspirine. Car à chaque break, la migraine guette…

Le problème sur ce premier album des américains, c’est l’excès. Beaucoup trop de démonstration qui nuit énormément à la performance en elle-même, mais aussi aux compositions qui, au final, se trouvent complètement noyées dans un déluge d’envolées vocales hyper agaçantes. Rien d’étonnant, vu que c’est Sean PECK le responsable des lignes de chant. Comme dans CAGE ou DEATH DEALER, elles se révèlent souvent bancales et inutiles. A force de vouloir en faire plus que de raison, ça passe ou ça casse. Ici, ça passe dans les passages instrumentaux, mais quand les trois ténors prennent le relais, ça se scie la branche sous les pieds.

Fort heureusement, pour rattraper un peu le coup, la formation a mis en bacs quelques mois plus tard la même année un triple CD regroupant les versions individuelles de chaque vocaliste sous l’appellation The Solo Versions. Cette sortie permet ainsi de découvrir les parties séparées de Tim, Sean et Harry et de se rendre compte que celui qui s’en sort le mieux reste l’ancien membre de JUDAS PRIEST, nonobstant le respect dû à Sean et Harry.

Finalement, l’énorme souci avec ce groupe et son premier opus éponyme est qu’il s’agit d’un copier-coller de CAGE, avec l’ajout de deux chanteurs en plus. C’est là que le bât blesse réellement. Si la démarche avait été différente, le concept en lui-même aurait pu s’avérer plus intéressant. Le trio DICKINSON, HALFORD et TATE aurait fait les choses plus intelligemment s’il avait pu se réunir. Le triplet PECK, OWENS, CONKLIN se contente uniquement de gâcher des compos qui pourraient séduire avec des vocaux dans un registre médium ou plus grave, car cela leur aurait donné de la profondeur. Au lieu de cela, la surenchère règne, persiste et les morceaux s’en retrouvent amoindris en qualité, malgré l’interprétation sans faille des musiciens. Parfois, dans un projet parallèle, il faut savoir sortir des sentiers précédemment battus et de sa zone de confort, changer les règles du jeu et expérimenter, un peu à la manière d’un Bruce DICKINSON qui ne s’est pas juste contenté de faire la même musique qu’IRON MAIDEN sur ses albums en solo. Quand on écoute Tattooed Millionaire et The Chemical Wedding du chanteur de la Vierge de Fer ou War Of Words ainsi que A Small Deadly Space de FIGHT, l’ancienne formation de Rob HALFORD, voire Geoff Tate et Kings & Thieves du charismatique ex-leader de QUEENSRYCHE, les différences avec IRON MAIDEN, JUDAS PRIEST et QUEENSRYCHE sont évidentes, les procédés de fabrication plus aventureux. Voilà la principale erreur des instigateurs de THE THREE TREMORS : la paresse artistique. Le fait de n’avoir visité que le voisinage immédiat de CAGE et DEATH DEALER au lieu de se rendre directement à l’autre bout de la ville pour dénicher des idées plus surprenantes. Cela dit, ne jetons pas l’opprobre sur cette troupe d’amis. The Three Tremors n’ayant été qu’un premier album et il faut bien commencer quelque part…



Line-up :

Sean « The Hell Destroyer » PECK (chant)
Tim « Ripper » OWENS (chant)
Harry « The Tyrant » CONKLIN (chant)
Casey « The Sentinel » TRASK (guitares)
David « Conan » GARCIA (guitares)
Alex « The Captain » PICKARD (basse)
Sean « The Thrash Machine » ELG (batterie)


Equipe technique :

Sean PECK (production exécutive)
David GARCIA (enregistrement, mixage, mastering)
Marc SASSO (artwork)
Alex YARBOROUGH (design pochette)
Dane BURNS (photographie)
Embry RUCKLE (photographie)
Lorena MORA (photographie)


Studios :

Enregistré, mixé et masterisé au sein du Hellscream Studios (USA)


Crédits :

Sean PECK (paroles, musique)
David GARCIA (musique)
Casey TRASK (musique)
FORSBERG (musique)


Tracklist :

1) Invaders From The Sky
2) Bullets For The Damned
3) When The Last Scream Fades
4) Wrath Of Asgard
5) The Cause
6) King Of The Monsters
7) The Pit Shows No Mercy
8) Sonic Suicide
9) Fly Or Die
10) Lust Of The Blade
11) Speed To Burn
12) The Three Tremors

Durée totale : 59 minutes environs


Discographie non-exhaustive :

The Three Tremors (2019)
Solo Versions (2019)
Guardians Of The Void (2021)


Date de sortie :

Vendredi 18 Janvier 2019



When The Last Scream Fades (Clip Officiel)

The Three Tremors

The Cause

Wrath Of Asgard

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Gribouille Le jeudi 24 février 2022

Ville : Palluau
A noter qu'un album 2021 est sorti depuis,,,,"Guardians Of The Void"
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