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Chronique
ÖBLIVÏON - Resilience

Style : Melodic Speed Metal
Support :  MP3 - Année : 2018
Provenance du disque : Reçu du label
11titre(s) - 49minute(s)

Site(s) Internet : 
ÖBLIVÏON FACEBOOK

Label(s) :
Rock Of Angels Records
 (18/20)

Auteur : 神の知恵
Date de publication : 05/02/2018
Une perle rare qui subjugue...
La Vie n’est pas un long fleuve tranquille comme la Garonne. Il arrive souvent qu’un mascaret vienne perturber la sieste de quelques aloses et lamproies, calmement tapies sur les fonds vaseux, attendant patiemment que des poissons plus petits s’approchent suffisamment d’elles pour leur sauter dessus et en faire leur énième encas de la journée.

Il en va de même pour la coexistence des membres d’un groupe. La bonne humeur et la motivation peuvent être assez grandes pendant quelques années sans qu’un seul heurt ne surgisse du néant pour tout gâcher. Et puis, sans que l’on y soit préparé(e), un sujet précis et, bien souvent, ridicule si l’on s’y penche dessus par rétrospection, devient source d’étincelles qui tournent rapidement en incendie, provoquant ainsi la déchéance d’une bande d’ami(e)s pour qui la musique devait être la seule préoccupation en laissant de côté toute les futiles discordances.

C’est précisément ce qui est arrivé à NIGHTMARE, l’un des doyens de la scène heavy metal francophone, qui avait un avenir radieux devant lui. En principe. Car, dans les faits, les liens « fraternels » qui régnaient alors firent prestement place à d’irréconciliables différends entre les trois piliers du groupe, à savoir Yves CAMPION, d’un côté, les frères AMORE, de l’autre.

Après un album, The Aftermath, finalement, en demi-teinte, de par son côté moins pétillant que ses prédécesseurs, le bassiste, le chanteur et le batteur ne sont pas arrivés à régler les problèmes internes. C’est ainsi qu’une querelle intestine a laissé le trio mutuellement orphelin de compagnons de route. Laissons de côté les raisons pour lesquelles l’implosion a eu lieu pour nous concentrer exclusivement sur la suite des évènements.

Quelques mois après les difficultés rencontrées, Yves CAMPION s’est mis à la recherche d’un nouveau vocaliste et d’un autre frappeur de fûts. Tandis que Jo et David AMORE reprirent leurs activités parallèles au sein de NOW OR NEVER, pour le premier, ARCHANGE, pour le second, et le projet de reprises TEMPLE OF DIO qu’ils ont bâti en commun. En 2015, les affaires ont semblé reprendre pour NIGHTMARE avec l’arrivée dans ses rangs de la déjà très connue et talentueuse Magali LUYTEN (BEAUTIFUL SIN, ex-VIRUS IV) et le doué Olivier CASULA (ex-NECROSPHERA, ex-THALIDOMIDE, ex-THE SEVEN GATES), puis l’enregistrement et la sortie du musclé et groovy Dead Sun, désormais dixième offrande du quintet grenoblois. Pendant ce temps, Jo ne s’est pas endormi sur ses lauriers et, lui aussi, a mis en boîte et dans les bacs le deuxième album de NOW OR NEVER, aux côtés de Ricky MARX et Kenn JACKSON de PRETTY MAIDS, ainsi que Ranzo (ex-SULTAN), se lançant en suivant dans une tournée européenne, tout en faisant, entretemps, quelques concerts avec son frangin au sein de TEMPLE OF DIO. Les deux hordes métalliques ne se faisant pas forcément concurrence, l’une et l’autre étant, selon moi, des compléments nécessaires, les personnalités d’Yves et de Jo ressortant totalement dans leurs compositions respectives, Yves réalisant un tournant dans sa carrière en désirant faire évoluer la musique de NIGHTMARE, Jo préférant rester dans quelque chose de plus traditionnel, même si ‘II’ s’est toutefois paré d’une coloration plus contemporaine. Dead Sun comme II furent très bien accueillis par les médias et les metalheads, qui se réjouirent à l’idée d’avoir dorénavant droit à deux fois plus de plaisir auditif, même si une certaine nostalgie pointait ponctuellement le bout de son nez.

Un an plus tard, c’était au tour de David de mettre au jour Flashback, une rondelle hard rock très entraînante, une sorte de bouffée d’air pur pour lui, aux côtés de ses potes d’ARCHANGE. Bien entendu, Jo et David, très soudés entre eux, n’omirent pas de retravailler ensemble. Conséquemment, ils se chargèrent de recruter du monde pour former ÖBLIVÏON et commencer à composer ce superbe Resilience, plutôt, classique dans son approche. Finalement, après avoir engagé Steff RABILLOUD (URGENT, ex-NIGHTMARE) et Florian LAGOUTTE (FORSAKEN WORLD) comme six-cordistes et Markus FORTUNATO (fortunato, ex-MZ) à la basse, les cinq instrumentistes se sont mis au boulot pour nous composer onze titres d’une profondeur et une intensité telle que nous ne pouvons qu’être soulagé(e)s de voir le duo familial accompagné de ses collègues en pleine forme autant au niveau de l’écriture de morceaux extrêmement solides qu’en terme d’interprétation sur scène, notamment ce samedi 27 janvier dernier en compagnie de leurs compatriotes frenchies de MANIGANCE dans la capitale béarnaise. Même si je n’y étais pas, les échos que j’en ai eu ne semblent pas laisser planer le doute sur la niaque toujours présente du binôme AMORE à nous offrir une musique efficiente et majestueuse comme lors de leur passage dans NIGHTMARE.

D’ailleurs, Resilience porte très bien son nom, puisque les frères AMORE ont réussi à se relever avec brio du cataclysme que fût leur divorce mouvementé avec leur ancien groupe et, plus particulièrement, son bassiste et désormais seul leader à bord Yves CAMPION. Un temps d’adaptation fût pourtant nécessaire à Jo et David et c’est pour cela que le groupe ÖBLIVÏON n’est pas né instantanément. Avant cela, le chanteur et le batteur s’en furent chacun de leur côté, se laissant ainsi le temps de respirer un peu et de digérer leur déception relative à leur précédente formation. Ce break, bien qu’assez court, fût en réalité l’occasion pour nos deux musiciens expérimentés de mûrir leurs bribes d’idées et leur projet avant de s’embarquer pour un nouveau périple, celui dont je vous conte aujourd’hui l’histoire.

Resilience débute par un bref instrumental dramatique, quasiment cinématographique, intitulé Spectral Warrior qui, d’une certaine manière, se réfère à l’esprit combatif des principaux fondateurs du groupe, la fratrie AMORE, avant de se lancer réellement dans une course « folle » avec le mélodique Honor And Glory, très Nightmarien dans l’âme avec ses refrains typiques et les orchestrations de fond qui peuvent, par moment et dans une moindre mesure, rappeler Cosmovision ou The Dominion Gate. Jo est toujours très à l’aise à son poste et l’on constate plaisamment que son grain de voix s’est considérablement affiné. Confirmation sur la dernière partie relativement néo-classique de cette chanson, mais surtout sur In The Arms Of A Queen, totale dentelle non pas de Calais, mais de Grenoble. Plus orienté power que heavy, ce morceau, premier single d’ÖBLIVÏON, est une totale réussite. Lui aussi assez axé sur le metal baroque, ceci grâce à Florian LAGOUTTE, il permet à Jo d’étaler toutes ses possibilités vocales qui sont, encore une fois, aériennes sur la fin de la compo, lorsqu’il se laisse aller à d’impressionnantes vocalises. De plus, la section rythmique, incarnée par Steph RABILLOUD, Markus FORTUNATO et David AMORE, soutient fermement l’ensemble et donne à In The Arms Of A Queen un brin de lourdeur bienvenu, surtout quand la mélodie évoque celle du refrain de Take It Easy de MIKA, certes arrangée différemment que ce soit du point de vue du tempo que de l’ordonnancement des notes. Cela donne une petite idée de comment pourrait sonner le membre du jury de The Voice s’il était adepte des devil’s horns, de la Kro et du rock dur...Trêve de plaisanterie, In The Arms Of The Queen s’avère la piste la plus pop de la rondelle, fort heureusement. Le riff meurtrier de Bells From Babylon réveille passablement, même si le ton reste plutôt lumineux, mais évoque à la fois STRATOVARIUS, NIGHTMARE et quelquefois Yngwie MALMSTEEN. Shine In My Galaxy aurait pu aisément figurer sur Cosmovision ou Genetic Disorder tellement il s’apparente aux hits de l’ex-formation à Jo, David et Steph. Peut-être, selon moi, LA pépite de Resilience, même si toujours influencée par ce visage classiciste à la Black Diamond. La seconde partie de Resilience démarre vraisemblablement sur I Thought I Was A King, la power balade par excellence avec ses chœurs à la générique de « Mr Bean » qui apportent une pointe de tristesse nécessaire à la traduction musicale du texte qui aborde la désillusion d’une personne qui se rend compte de son erreur par rapport à son statut personnel. D’où l’intitulé très explicite. Evil Spell est complètement à l’opposé, plein de verve et très musclé, à la manière d’un Bringer Of A No Man’s Land sur The Aftermath de NIGHTMARE, les harmonies à la guitare proches de celles de IRON MAIDEN quand elles ne tirent pas sur une architecture plus actuelle. Ce titre est mon deuxième préféré après Shine In My Galaxy. Retour à la légèreté avec Punishment By The Crowd, le morceau le moins mémorable ici, bien que pas désagréable, mais passable. Facing The Enemies renoue avec l’efficacité et l’inspiration, tandis que The Race Is On, l’avant-dernier obus métallique de ce Resilience irisé, est le plus rock’n’roll de tous, avec sa rythmique thrashy et ses parties de grattes irrésistiblement heavy pur jus. C’est un saut dans le passé à l’époque de Insurrection, encore et toujours de NIGHTMARE. Une claque dans la tronche qui fait du bien avant le dessert savoureux qu’est cette seconde power balade nommée Dreamers, Believers qui met un point final à l’album d’ÖBLIVÏON, tel un moelleux au chocolat noir heavy et son cœur fondant au caramel power recouvert d’un coulis à la fraise néo-classique.

Au final, Resilience s’avère être l’une des sorties majeures de ce premier semestre, d’autant que les cinq musiciens sont des virtuoses dans leurs domaines respectifs et qu’ils se sont investis intégralement dans ce debut-album très prometteur pour la suite de la carrière d’ÖBLIVÏON. Une telle qualité ne se retrouve que très rarement dans la première réalisation d’un groupe français. Du coup, ce serait un véritable sacrilège de passer à côté d’autant de talent et d’investissement personnel. D’autant que le quintet a mis les petits plats dans les grands en s’offrant les services de Patrick LIOTARD, l’homme qui sublime les opus des formations 100% frenchies (ou presque, si l’on s’en réfère au deuxième témoignage studio de NOW OR NEVER, l’autre projet heavy metal de Jo AMORE, qui compte dans ses rangs le guitariste danois de PRETTY MAIDS, j’ai nommé Ricky MARX, et l’ex-tambour battant wallon de SULTAN, alias Ranzo). Le résultat sonique est au-delà de mes attentes initiales. La production, claire et puissante, magnifie les compos grandioses du combo. Et pour couronner le tout, ÖBLIVÏON, dans la version digipack de Resilience, nous fait l’honneur de nous offrir le DVD de son concert au Leym Fest du 2 septembre 2017, dont la setlist reprend peu ou prou la tracklist de Resilience avec trois reprises de NIGHTMARE, Cosmovision et Eternal Winter ainsi que Lord Of The Sky. Pour faire simple, Resilience figurera à coup sûr dans les cinq premières places de mon Top 10 des albums de la première moitié du millésime 2018, aux côtés de Machine Nation de MANIGANCE, avec qui ils viennent de partager l’affiche. Parce que les mecs d’ÖBLIVÏON sont sympas, qu’ils ont un background souvent long comme le bras et que le talent chez eux est inné. La preuve en est ce Resilience brillantissime qui n’a pas à rougir face à des monuments du metal dans sa vastitude tels que Rising Force et Trilogy d’Yngwie MALMSTEEN, Episode et Visions de STRATOVARIUS, The Odyssey et The Divine Wings Of Tragedy de SYMPHONY X et, bien entendu, Cosmovision et The Dominion Gate de NIGHTMARE. Si vous avez loupé la toute première représentation de l’année d’ÖBLIVÏON à Pau la semaine dernière, vous aurez forcément l’occasion de vous rattraper dans les prochains mois, étant donné que la troupe prépare d’ores et déjà d’autres dates, dont une soirée à Péronnas (Rhône-Alpes) le 14 février dans la salle Les Arts dans L’R. Resilience est la perle rare qui manquait dans le paysage musical francophone depuis le Volte Face de MANIGANCE, car Resilience subjugue.


Line-up :

Jo AMORE (chant)
Steff RABILLOUD (guitares)
Florian LAGOUTTE (guitares)
Markus FORTUNATO (basse)
David AMORE (batterie)


Equipe technique :

Patrick « Pat » LIOTARD (production, enregistrement, mixage, mastering)


Studios :

Enregistré, mixé et masterisé aux Peek Studios (Sud de la France)


Crédits :

ÖBLIVÏON (paroles et musique)


Tracklist :

CD :

1) Spectral Warrior
2) Honor And Glory
3) In The Arms Of A Queen
4) Bells From Babylon
5) Shine In My Galaxy
6) I Thought I Was A King
7) Evil Spell
8) Punished By The Crowd
9) Facing The Enemies
10) Race Is On
11) Dreamers, Believers

Durée totale : 49 minutes environs


DVD bonus :

1) Spectral Warrior
2) Evil Spell
3) In The Arms Of A Queen
4) Shine In My Galaxy
5) Eternal Winter*
6) Cosmovision*
7) I Thought I Was A King
8) Honor And Glory
9) Bells From Babylon
10) Lord Of The Sky*
11) Dreamers, Believers

*covers de Nightmare


Discographie :

Resilience (2018)


Date de sortie :

Vendredi 23 février 2018



In The Arms Of A Queen (Clip Officiel) : cliquez ici
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