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Chronique
SAVAGE MACHINE - Abandon earth

Style : Heavy Metal
Support :  CD - Année : 2018
Provenance du disque : Acheté
10titre(s) - 54minute(s)

Site(s) Internet : 
SAVAGE MACHINE WEBSITE

Label(s) :
Auto Production
 (17/20)

Auteur : 神の知恵
Date de publication : 17/02/2019
Une musique hybride entre mercyful fate, manilla road et hell, parfaite bande-son pour un trip dans l'espace en compagnie de spock...
Par une nuit glaciale de janvier, une lueur vive ainsi qu’un bruit sourd étourdissant d’effroi la moindre forme de vie se trouvant aux alentours du pas de tir du Groenland furent les dernières traces sur Terre d’une présence humaine, déjà évanescente depuis quelques années, délaissant l’Orange Bleue à l’aube d’une nouvelle ère plus froide et métallique. Des flammes incandescentes jaillirent des réservoirs cylindriques accrochés au gigantesque appareil, crachant de vastes nuages de fumée à la manière d’un monumental dragon survolant un ville perchée sur un lac, tant la luminosité issue de la propulsion du vaisseau se reflétait sur la surface l’étang de secours situé non loin de là.

A l’intérieur de cette capsule cosmique, pouvant accueillir trois à quatre fois la population de Copenhague, coincés dans une cellule le temps du décollage, cinq astronautes amateurs s’agrippèrent aussi fortement qu’ils le pouvaient sur les accoudoirs de leurs fauteuils respectifs, solidement amarrés à leurs sièges grâce à un trio de ceintures enveloppant leurs épaules, leurs torses et leurs abdomens, ainsi qu’à des bottes spécialement conçues pour rester bien arrimées au sol à l’aide d’un ingénieux système magnétique. Ces pionniers, d’un nouveau genre, tentèrent tant bien que mal de dissimuler leur inconfort sous le casque de leurs scaphandres lorsque la poussée se fit de plus en plus forte au fur et à mesure que l’engin quitta le plancher des vaches.

Une fois la thermosphère atteinte à 85 km de la croûte terrestre, la vitesse de libération devint plus supportable, le croiseur universel utilisant ses propulseurs pour se stabiliser sur l’orbite la plus proche avant d’effectuer un premier saut quantique dans le vide intersidéral à l’instar d’une sauterelle équipée d’une paire de bottes de sept lieues.

Après ce début d’odyssée chaotique, un message retentit dans les haut-parleurs un peu partout dans l’astronef indiquant aux passagers qu’ils pouvaient dès à présent enlever leur attirail, déconnecter leurs attaches de sécurité et se dégourdir les jambes, la pressurisation de l’engin étant opérationnelle à 100 % ainsi que la gravité rétablie, permettant ainsi aux voyageurs de marcher normalement comme s’ils déambulaient dans les rues de Århus.

Un soupir de soulagement se fit entendre dans le compartiment du quintet, dont l’un des membres se rua prestement vers son clavier comme pour se rassurer après ce prologue chahuté, entonnant une sorte de sérénade morbide pour exorciser ce qu’il venait de vivre personnellement. Se rajouta ensuite Troels, le chantre de la petite troupe, qui d’une voix puissante et malfaisante, mariage étonnant entre David BOWER (HELL) et Hansi KÜRSCH (BLIND GUARDIAN), se lança rapidement dans un poignant tour de force vocal, soutenu par les guitaristes Simon et Jacob ainsi que les rythmiciens Benjamin et Martin. Baffles poussées à fond, leurs instruments exhalèrent un parfum vraiment électrisant, déroulant un long pamphlet épique sur leur exode involontaire, mais néanmoins vitale, hors de leur planète natale. Le déchirement de cette séparation ce fit sentir tout le morceau durant, le vocaliste puisant dans ses tripes l’énergie nécessaire à la délivrance des sentiments profondément enfouis qui étaient les siens et ceux de ses compagnons de route.

Cette musique si particulière, à la croisée des chemins entre celle de leurs compatriotes de MERCYFUL FATE et celle des britanniques de MANILLA ROAD, était plaisamment parsemée de multiples atmosphères, passant aisément de la mélancolie à l’obscurité la plus totale lorsque les textes s’évertuaient à raconter l’histoire de leur périple et les raisons pour lesquelles l’évacuation de Gaïa fût la seule solution possible.

Envahie par l’artificialisation massive, Mère Nature se vit peupler de machines diverses qui remplacèrent progressivement l’ensemble du vivant. Des milliers de clones cybernétiques prirent place dans les habitations, les bureaux, les usines. Partout où l’humain régnait, l’on vit des intelligences glaciales et ferreuses se hâter d’éliminer toute concurrence organique jusqu’à ce l’impensable survienne : les êtres de métal se déclarèrent les maîtres du monde à l’étonnement général de l’Humanité qui, de dépit, décida de s’en aller vers de nouveaux horizons, plus cléments, afin de recommencer de zéro.

Ceci tout en tapant du pied aussi frénétiquement que possible grâce à l’apport d’une double-pédale qui, tout en synchronicité, accéléra conjointement le mouvement aux côtés des cordes à caisses de résonance survoltées, démontrant ainsi une certaine symbiose du groupe, où la cohésion était le maître-mot.

Tels des voyageurs du continuum espace-temps, à l’instar du professeur Emmett Brown, et toujours à l’affût des meilleurs notes, le collectif SAVAGE MACHINE savait bien comment nous prendre aux tripes à l’aide de riffs assassins et de venimeuses mélodies, ne nous laissant pas indifférent(e)s, notamment avec ces soli enchanteurs, ponctuellement en harmonie ou s’essoufflant volontairement dans des duels de toute beauté (l’épique Time Traveller) ou ces introductions calmes annonciatrices d’une tempête sonore (Exodus), voire les pauses bienvenues sous formes de balades séduisantes (Behind The Veil), ceci malgré les pluies d’astéroïdes et les rayonnements mortels émis par les astres solaires. Ce n’est qu’en atteignant la quatrième dimension (The Fourth Dimension), à l’aide de sons extrêmement plaisants et de cris prenant aux tripes, que l’aventure devint plus palpitante que jamais grâce à une basse initiant une envolée icarienne en mid-tempo, syncopée et parsemée de quelques tiroirs judicieusement répartis, simulant les paliers d’envol de l’antihéros ailé qui s’en fut allé s’aplatir comme une crêpe sur Mercure après avoir voulu se dorer le trouduc un peu trop longtemps et trop près de notre bonne vieille naine jaune (Fall Of Icarus). Qui était peu ou prou la crainte du capitaine Kirk-machin-chose et de son second aux longues oreilles bien pointues, lustucru qui l’eut crû, qui commandaient sur cet ersatz de l’Entreprise dans lequel nos MACHINES SAUVAGES avaient pris place pour échapper au funeste destin de celle que les indigènes humanoïdes nommèrent Gaïa.

C’était sans compter les évènements qui se mirent en travers du chemin de nos ménestrels et de leurs compatriotes piégés dans ce cercueil volumineux, véritable fosse commune métallique, qui fût soudainement confrontée à un problème majeur (Event Horizon) que seuls les outillés des amplis purent résoudre avec une rythmique plus soutenue qu’à l’accoutumée et des parties de grattes inhabituellement lourdes avec cette touche germanique à la BRAINSTORM et ce hurlement de fin, de la part de Troels, annonciateur du retour tant attendu du messie, ce héros qui devrait, en principe, sauver les émigré(e)s ayant quitté leur planisphère d’origine pour un inconnu imprévisible en passant par un morceau homérique (Savior) montant graduellement en puissant et possédant un chorus inspiré par TWISTED SISTER et des passages dans la droite lignée des cavalcades à la IRON MAIDEN du début des eighties. Ce titre fit sensation sur la passerelle 666 du centre du paquebot interstellaire de par son visage très NWOBHM. Mais, dans ce moment de parfaite insouciance, où les esprits s’assoupirent aux sonorités pénétrantes des ménestrels, gardiens de la petite sirène sur son rocher maritime, une intense lumière aveugla l’ensemble des participant(e)s de ce rituel musical ésotérique qui eut lieu qui, pris de panique, s’égosillèrent et s’éparpillèrent chaotiquement dans l’enceinte de cette salle de spectacle volante par crainte de se faire griller comme des steaks barbecue végans de chez Céréal® par cette supernova inopinée qui eut lieu à proximité, prélude à l’anéantissement des survivant(e)s des cataclysmes terrestres désormais pionniers de la désinvolture face à la fatalité cosmique, débutant toujours par quelque tapping bien placé avant d’embrayer sur une ligne de basse à la Tobias EXXEL, accompagnant les vocalises démoniaques de la diva masculine danoise qui surplombèrent des cordes syncopées, qui firent honneur à la théorie astronomique du même nom permettant de renforcer la formule Bekenstein-Hawking sur l’entropie des trous noirs, s’étirant sur les deux tiers de la compo et se terminant sur un effondrement gravitationnel indiquant aux passagers de l’appareil qu’ils furent les bienvenu(e)s en enfer (Welcome To Hell) et, ceci, malgré le panneau protecteur antiradiations du fuselage qui devait les protéger durant leur périple aventureux dans la conquête de troisième planète après l’étoile du système α Centauri C, situé à 4,23 AL de la Terre.

Hélas, l’hélice, c’est là qu’est l’os... L’augmentation subite de la température extérieure fit aussi grimper le thermomètre à l’intérieur de la méga-cabine du vaisseau et déshydrata horriblement près de 80% des créatures humaines et non humaines qui se trouvaient à bord. Ce qui n’arrangeait pas les plans du combo concernant la mise en boîte d’une seconde galette laser par l’illustre Tommy HANSEN, ayant déjà magistralement enregistré, mixé et masterisé le présent superbe récit musical de cette expédition (Abandon Earth) que n’auraient pas renié Nono le petit robot bouffeur de clous, son compagnon Télémaque et le daron de ce dernier, l’honorable Ulysse, naviguant difficilement dans les eaux troubles de la matière noire sur leur Odysseus piloté par la cultivée Shyrka, première intelligence artificielle athénienne. L’emploi du temps de nos chers vikings se voyant repousser aux calendes grecques.

Malgré ce binze jacquouillesque, les instrumentistes ne se laissèrent pas impressionner pour autant par ce capharnaüm universel et les lumières rouges clignotantes dans les allées. Ils passèrent d’abord dans leur piaule pour récupérer l’huile du maître Mario E. LOPEZ M. ayant immortalisé le départ le feu au cul des terriens entassés par millions dans leurs suppositoires spationautiques respectifs et se lancèrent à la recherche de l’ultime capsule de survie restante pour échapper à ce cauchemar un peu trop pétillant à leur goût et ne sabrèrent pas le Champagne comme ils l’avaient prévu depuis des mois.

Après des semaines d’errance dans le noir intersidéral, les cosmonautes en herbe, qui auraient volontiers pris des cours de pilotage avec l’inénarrable Han Solo et son coéquipier s’étant excessivement badigeonné d’Algoflash pour tifs en bataille, j’ai nommé le râleur Chewbacca, parvinrent, toutefois, en décryptant le manuel de bord, non sans mal, à se poser sur un astre qu’ils ne purent nommer en début d’année dernière. Un 19 janvier plus précisément. Cette boule tellurique fût recouverte de vastes forêts enchanteresses, surplombée d’une voûte céleste d’un bleu éclatant laissant passer quelques nuages blanc d’une pureté incroyable. Ils respirèrent un bon coup et sentirent une délicieuse brise caresser leur peau légèrement brûlée. Ils perçurent au loin le chant de quelques bestioles qui leurs paressaient bien familières. Etait-ce des oiseaux ? Qui s’élancèrent de la cime des arbres et survolèrent la vallée qu’ils avaient devant leurs yeux ébahis par tant de beauté ? Mais, où pouvaient-ils bien être en ce vendredi béni, s’interrogèrent-ils intérieurement. Puis, arrivant du chemin qui les jouxtait par leur droite, ils perçurent une fumée légère, puis plus persistante, une carrosserie, des phares, des pneus, un pare-brise et quelqu’un qui se dirigeait vers eux, accélérant de plus en plus, au fur et à mesure que la conductrice au volant, journaliste de son métier, s’aperçut elle aussi de la présence de ces intrus sur son terrain boisé de plus de 8000 hectares, ce qui ne lui plût guère, étant du genre à apprécier la solitude silencieuse forestière. La jeep s’arrêta net devant les cinq compères, la silhouette féminine en sortit et s’adressa énergiquement aux larrons en leur demandant ce qu’ils firent plantés là dans son espace vital sans son autorisation expresse et le lieu d’où ils provinrent dans ce ridicule zinc aptère bon pour le centre de recyclage le plus proche. Ils lui répondirent poliment pour ne pas la vexer et l’exhortèrent à leur donner le nom de cette planète si familière. La meuf fronça les sourcils en se questionnant sur une prise éventuelle de substances illicites par ces clandestins scaphandriers et leur répondit d’un ton hilare qu’il s’agissait, et c’était d’une évidence folle, de la Terre, Gaïa, Pachamama, bla bla bla. Evidemment, le club des cinq sursauta de joie, prit alternativement la terrienne dans les bras et entamât une danse saugrenue et pataude. Puis s’esquivèrent un moment pour récupérer leur matériel musical dans le tas de ferraille spatial et se mirent à jouer de joyeux airs métalliques du feu de Dieu devant la nana éberluée par tant de bonheur de la part de ses semblables, qui s’assit sur le capot de son tacot et se laissa bercer par ces quelques tubes électriques d’un autre âge et pourtant terriblement contemporains comme si ces gonzes eurent emprunté les clés du Temps à H.G. Wells, Aurélien Barrau et/ou Steve HARRIS...


Line-up :

Troels RASMUSSEN (chant)
Simon Kalmar POULSEN (guitares)
Jacob Vestergaard DRUEDAHL BRUUN (guitares)
Benjamin „Atlas“ ANDREASSEN (basse)
Martin HELBO (batterie, layout)


Equipe technique :

Tommy HANSEN (production, enregistrement, mixage, mastering)
Mario E. LOPEZ M. (artwork)


Studios :

Enregistré, mixé et masterisé aux Jailhouse Studios (Danemark)


Crédits :

SAVAGE MACHINE (musique et paroles)


Tracklist :

1) Exodus
2) Age Of Machines
3) The Hunter
4) Time Traveler
5) Behind The Veil
6) The Fourth Dimension
7) Fall Of Icarus
8) Event Horizon
9) Savior
10) Welcome To Hell

Durée totale : 54 minutes environs


Discographie non-exhaustive :

Through The Iron Forest [EP] (2014)
Event Horizon [Single] (2016)
Abandon Earth (2018)


Date de sortie :
Vendredi 19 janvier 2018



Event Horizon (Clip officiel) : cliquez ici
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