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Reportage :  Un entretien avec:
Jens LUDWIG - EDGUY (Paris, le 21 mars 2014)
( EDGUY )
Date de publication : 10/04/2014
Auteur : metalmp
Rencontre avec Jens LUDWIG (EDGUY)
Propos recueillis par metalmp le 21 mars 2014 à Paris

METAL INTEGRAL : Space Police , Jens ?!? Vous pensez vraiment que la police terrestre est si débordée par le chaos ambiant au point qu'elle doive s’adresser à celle de l’espace ?
Jens LUDWIG : Ah, ah ! Pas vraiment, mais tout d’abord ton information n’est qu’à moitié vraie puisque l’album s’intitule Space Police – Defenders Of The Crown. On a donc deux titres pour le prix d’un ! En fait, quand on a commencé à réfléchir au titre qu’on pourrait donner à cet album, on avait Defenders Of The Crown en tête, parce que ça sonne bien, grandiose, même. Et Toby a composé cette chanson, Space Police. On s’est dit que ça pourrait aussi faire un bon titre, un titre que nombre de groupes de Metal hésiteraient à donner à un album… Et à force de réfléchir, Sascha PAETH, notre producteur, a suggéré qu’on utilise les deux. Et à bien y réfléchir, ça nous a séduit. Ça sonne comme la première partie d’une trilogie. En plus, c’est représentatif des deux aspects principaux de l’album : d’un côté, on a l’aspect Metal épique et monumental, de l’autre, les aspects plus sombres et inquiétants. C’était donc simplement le titre parfait.

METAL INTEGRAL : Il s’agit de votre dixième album studio. Comment a-t-il vu le jour, et avez-vous ressenti quelque pression au moment de le composer et de l’enregistrer du fait qu’il s’agit d’un cap symbolique ?
Jens LUDWIG : Non, pas parce qu’il s’agit du dixième, en tout cas. C’est juste un nombre qui nous démontre qu’on vieilli (rires)… La pression vient plutôt du fait que nous voulions simplement enregistrer un autre bon album. Et plus tu as enregistré d’albums, plus il devient difficile de créer quelque chose de nouveau. Nous sommes un groupe qui a toujours tenté, testé différentes choses, inclus différents éléments dans notre musique. A chaque album, on se demande ce qu’on peut faire de neuf. Sans rien planifier… On s’assied, et on commence à écrire. On voit ce qui en sort. Nous avons un peu de succès, et, bien sûr, quand tu fais partie d’un groupe qui a un peu de succès, tu as envie que ça continue. On doit faire attention que cette envie n’interfère pas avec notre créativité. Restons concentré, et mettons nous au boulot ! Avec ce disque, tout a été très rapide… La date de sortie avait été fixée au mois d’avril, ce qui signifie que tout doit être terminé en janvier, donc nous devions entrer en studio au mois de novembre. On n'avait que 9 semaines devant nous, et pas même l’ombre d’une chanson ! Il nous a fallu relever le défi, mais on fonctionne comme ça, au défi. Au pire, si on avait dû décaler la sortie de l’album, ça n’aurait pas vraiment poser de problème, mais on préfère utiliser cette pression de manière positive. Le bon côté de ce genre de situation, c’est que tu n’as pas le temps de trop repenser à tout. Tout ce qui se trouve sur l’album est très spontané… « C’est ce qu’on veut ? Oui, terminé ! »

METAL INTEGRAL : Combien de temps vous a-t-il fallu pour tout finaliser ?
Jens LUDWIG : Environ quatre semaines.

METAL INTEGRAL : Avec le manque de temps dont tu me parles, parmi combien de chansons avez-vous choisi celles qui figurent sur l’album ? Avez-vous composé plus que ce qu’il y a sur Space Police – Defenders Of The Crown ?
Jens LUDWIG : On n'a rien de plus que ce que tu as pu écouter…

METAL INTEGRAL : Rien qui puisse servir de bonus sur des singles, par exemple ?
Jens LUDWIG : On a deux titres supplémentaires qui figureront sur l’édition limitée de l’album, mais en dehors de ça… Tu sais, on n’a jamais fait partie de ces groupes qui écrivent toujours et doivent choisir parmi 40 chansons. On ne travaille pas comme ça. On écrit ce qu’il faut pour l’album, et si on pense que quelque chose ne nous mène nulle part, alors, on le laisse de côté et travaillons autre chose.

METAL INTEGRAL : Qui est responsable de l’illustration de couverture ?
Jens LUDWIG : Il s’agit de Dan FRASER, celui qui a illustré The Age Of The Joker. Il est prof d’art dans le Colorado, et c’est Toby qui l’a découvert en cherchant des illustration pour notre album précédent. Quand il ne s’occupe pas d’illustrer des disques d’EDGUY, il crée généralement des cartes de jeu, type Magic ou ces jeux fantastiques, celle que les gens collectionnent. Un travail très intéressant.

METAL INTEGRAL : Avant de venir, je lisais quelques commentaires concernant votre album dont un prétendant qu’il s’agit là de votre meilleur album depuis longtemps. Comment le situes-tu personnellement dans la carrière d’EDGUY, et le considères-tu comme une continuation, un retour aux sources, un renouveau… ?
Jens LUDWIG : Mmh… je le considère comme le EDGUY de 2014. Bien sûr, quand je réécoute un album comme Vain Glory Opera, avec le recul je me dis qu’aujourd’hui, je ferais certaines choses différemment. Mais un album est, selon moi, un document temporel. Il est le reflet d’un groupe à un moment donné de sa carrière. Même si je ferais certaines choses autrement, je ne renierai jamais le travail fait. Ces albums sont tels qu’ils ont été enregistrés, et sont ce qu’ils devaient être à ces périodes. C’est ainsi que je ressens ce nouvel album. C’est ce que nous sommes en 2014, et c’est là que nous ont menés les neuf derniers albums studio. Ce que jaime vraiment sur cet album, c’est la combinaison de différents éléments. Parfois, c’est un retour aux sources, à d’autres moments, c’est contemporain et moderne, et j’aime ce genre d’association.

METAL INTEGRAL : On peut aussi distinguer certaines de vos influences, aussi variées que JUDAS PRIEST ou BON JOVI, du Metal, du Hard Rock, mais aussi du ballet. Comment vous organisez-vous pour mélanger toutes ces influences et obtenir le son EDGUY ?
Jens LUDWIG :Sans doute parce que nous n’avons pas de plan pré établi, ni de recette à suivre. Nous sommes cinq personnalités distinctes dans ce groupe, et chacun apporte ses influences. Nous avons toujours chercher à explorer certaines choses musicalement. Sur Age Of The Joker, on s’est sans doute un peu trop éparpillés dans nos explorations. Mais c’est plus interessant que d’enregistrer toujours le même album. On cherche à relever de nouveaux défis, on ne veut pas simplement faire un nouvel album parce qu’on doit le faire. Nos défis nous permettent de savoir ce qu’il faut améliorer, et… C’est une combinaison de facteurs, en fait.

METAL INTEGRAL : Parlons de quelques unes des chansons, maintenant. Une des premières grosses surprises, c’est cette version de Rock Me Amadeus…Tout d’abord, (désignant Tobias SAMMET installé un peu plus loin) c’est lui qui chante sur ce titre ?
Jens LUDWIG (rires) : Oui, c’est lui ! A la base, on voulait faire une reprise. On avait un autre morceau en tête, mais Sascha nous a suggéré, si nous souhaitions vraiment enregistrer une reprise, de choisir Rock Me Amadeus, car c’est un morceau vraiment étrange qui t’attrape… On a fait quelques recherches sur Internet et nous avons découvert que, bien qu’il s’agisse d’un très gros hit mondial, la chanson n’a jamais vraiment été reprise. On y réfléchit, et on décide de tenter le coup. Si ça ne fonctionne pas, on ne la met pas sur l’album, ce qui, au passage, aurait bien arrangé notre label (rires)… On a commencé à répéter la chanson et nous avons compris pourquoi il n’y a pas de reprises: c’est un titre vraiment difficile à interpréter. Il est très difficile de ne pas dévier vers quelque chose de ridicule. Le plus difficile a sans conteste été pour Toby, qui a s’est lancé dans deux nouveautés : chanter en allemand, ce qu’il n’avait jamais fait, et s’attaquer à un style plus rap. La chanson combine parfaitement le chant et le discours. J’étais fasciné par son approche… Pendant des semaines, il a fait des recherches pour s’approprier et découvrir d’autres façons d’aborder ces mélodies. Il s’est vraiment donné à fond.

METAL INTEGRAL : Qu’en est-il de la moitié du morceau titre, Space Police ? L’ensemble est très joyeux, et sonne quelque peu spatial, aussi…
Jens LUDWIG : Le côté spatial a été travaillé principalement grâce au titre de la chanson. D’habitude, le solo arrive après le second couplet, mais Toby était aux claviers, et il n’y avait aucun autre son dans le studio. Finalement, c’était exactement ce que nous voulions, pas de solo guitares, rien qu’un pont aux claviers qui colle parfaitement aux paroles et à l’esprit de la chanson. Ce sont des choses qu’on ne peut pas prévoir, elles arrivent comme ça. Et c’est ce qui rend un album spécial.

METAL INTEGRAL : Que peux-tu me dire concernant Defenders Of The F… pardon, Defenders Of The Crown ?
Jens LUDWIG : C’est un peu un regard sur notre carrière, un clin d’oeil à notre passé. Nous nous sommes demandés qui, si l’on devait désigner quelqu’un, devrait être désigné défenseur du Metal. Ce ne pouvait être personne d’autre que… nous ! Ok, c’est sans doute arrogant (rires), mais c’est ce qu’on croit. Pour nous, jouer du Rock, du Metal, signifie avoir une certaine liberté. Créativement, vestimentairement… Simplement se sentir à l’aise dans ce que l’on fait. Au cours de notre carrière, on a rencontré pas mal de personne qui, même si elles sont d’accord sur le fait que le Metal est l’expression ultime de la liberté, sont en désaccord avec beaucoup de choses que nous faisons. Il y a toujours quelqu’un pour nous dire que, en tant que groupe de Metal, on ne peut pas faire ceci ou cela, on ne peut pas s’habiller ainsi, on ne doit pas avoir un flic typé 70’s en guise de couverture d’album… Nous n’avons cependant jamais laissé ces personnes interférer dans notre approche. C’est la base de ce que nous sommes, de notre intégrité. On préfère attirer l’attention de personnes qui n’aiment pas ce que nous faisons. Au moins, nous avons cette attention… Si tu rends tout le monde heureux, si tu ne fais que de heureux autour de toi, alors tu es un imbécile…

METAL INTEGRAL : Le Metal revient en force depuis quelques temps mais n’est toujours pas soutenu par les grands médias, radio, télé…Comment EDGUY parvient-il à gérer sa carrière internationale ?
Jens LUDWIG : Ah... Même s’il y a peu de promotion de ces grands médias, il y a toutefois beaucoup d’intérêt. Par exemple, nous sommes à Paris pendant deux jours pour des interviews avec des webzines, des radios, des médias spécialisés…Il y a vraiment un gros intérêt pour ce type de musique de l’ensemble de ces « petits » acteurs . La grande différence entre le Metal et la musique « populaire », c’est que la pop est apportée au public par les grandes stations, sur un plateau, tandis que ce sont les gens qui vont vers le Metal. Ils choisissent ce qu’ils veulent écouter, recherchent sur internet ce qui peut leur convenir, répondre à leurs attentes. C’est ce que j’aime au sujet de ces gens : ils ne mangent pas ce qu’on leur donne. Ils choisissent. Et foncent. Si quelqu’un aime notre musique, alors il va la soutenir pendant des années. Ça, c’est cool.

Tobias SAMMET nous rejoint alors que l'interview prend fin

METAL INTEGRAL : Toby, j’ai une question spéciale pour toi. As-tu envisagé la possibilité d’inviter NOW OR NEVER, le groupe tribute à BON JOVI de notre ami Hellfire Paco, à ouvrir pour EDGUY lors de votre prochain passage à Lyon ?
Tobias SAMMET : Non.

METAL INTEGRAL : Tu te souviens de Paco, non ?
Tobias SAMMET : oui, oui, il m’avait dit qu’il faisait partie d’un tribute band à BON JOVI.

METAL INTEGRAL : Tu ne veux pas que son groupe ouvre pour vous ?
Tobias SAMMET :Je n’y avais jamais songé, en fait ! Mais maintenant que tu m’en parles, je vais m’en souvenir et y réfléchir ! Je crois même qu’il envisage de faire des reprises d’EDGUY. Tu lui diras bonjour de ma part !

METAL INTEGRAL : Un message pour vos fans français ?
Jens LUDWIG : On assure d’abord la promo de l’album mais une tournée est déjà prévue à partir du mois de septembre. Nous seront en France en octobre – le 14 à Lyon, le 15 à Paris– et j’espère que nous verrons pleins de gens et d’amis venir !
Tobias SAMMET : Exactement. La France a toujours accueilli EDGUY depuis nos débuts dans les années 1990, et notre carrière a bien évolué ici. On vient si régulièrement que la France est un peu notre seconde maison. Nous vous sommes vraiment reconnaissants pour cela. Merci de votre soutient, et découvrez l’album et faites vous votre propre idée, que vous l’aimiez ou non ! Et on vous retrouve sur scène !


Merci à Hellfire Paco de m’avoir soufflé quelques idées de questions…
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Hellfire Paco Le jeudi 10 avril 2014

Ville : Belley
haha de rien mister!!! Je retiens ça pour expliquer ma chro : " Avec ce disque, tout a été très rapide… La date de sortie avait été fixée au mois d’avril, ce qui signifie que tout doit être terminé en janvier, donc nous devions entrer en studio au mois de novembre. On n'avait que 9 semaines devant nous, et pas même l’ombre d’une chanson ! " ... je pense que tout peut s'expliquer... c'est rapide pour créer et enregistrer je trouve.... Après, je dis en fin de chronique que malgré cet album décevant je serai au concert pour voir le show parce qu'il faut avouer que EDGUY en live, c'est vraiment quelque chose de spécial et d'inoubliable! A ne pas manquer!!!
Commentaire de metalmp : Sans doute as-tu raison... Reste que, pour le néophyte que je suis, je trouve cet album sympathique.
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