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Chronique
MOOZOONSII - Outward

Style : Prog Heavy / Prog Metal / Prog Rock
Support :  MP3 - Année : 2023
Provenance du disque : Reçu du groupe
6titre(s) - 45minute(s)

Site(s) Internet : 
MOOZOONSII FACEBOOK
MOOZOONSII BANDCAMP

Label(s) :
Auto Production
 (18/20)

Auteur : Pumpkin-T
Date de publication : 05/09/2023
Une myrtille à la peau de mirabelle
Incroyable ! MOOZOONSII est un groupe doré à l’extérieur et violet à l’intérieur. Tu penses que ça ne veut rien dire ? Pourtant la couverture d’Inward est violette et celle d’Outward est dorée (Voir ici !). C’est pas une preuve, ça ? Au moins, c’est une description de ce groupe nantais qui n’est pas pire qu’une autre, car définir sa musique est un casse-tête et à part dire que c’est instrumental, toute autre précision d’étiquetage reste aventureuse. Tentons cependant une taxonomie au pas à pas. Les instruments sont le plus souvent réglés sur une sonorité metal - je note. Les rythmiques varient de tribales à très chiadées, les morceaux vont de 3 à 13 minutes et ils partent souvent dans des ruptures et des rythmes variés ce qui permet d’avancer le qualificatif prog - c’est noté aussi. Le groupe recourt de temps à autre à des ostinatos en boucle, des riffs hypnotiques ou des ambiances éthérées, donc je m’autorise à brandir ma pancarte psyché - je retiens. Comme il n’hésite pas à charger sur la distorsion, ni à sombrer dans des atmosphères très sombres sillonnées de lignes de basse géniales, j’ai le droit d’évoquer le stoner, voire le groove - je prends aussi. Si je récapitule, j’arrive à du prog groove metal psychédélique instrumental, soit une musique violette dedans et dorée dehors - CQFD.
Imagine une myrtille avec une peau de mirabelle. Non ? Toujours pas ? Bon.

Puisque c’est comme ça, nous allons écouter ensemble, ok ? Le titre d’ouverture, Stryge, démarre sur une gamme un peu déglinguée et plus ça va, moins ça s’arrange. Visiblement nous sommes dans une jungle où volettent des démons. Tu les entends crier quand ils te frôlent de leurs ailes violettes ?
Sur Nova, le batteur abat un travail de forcené. Heureusement pour lui, il y a un temps calme au bout de deux minutes, un joli passage psyché qui prend du poil de la bête et se transforme en une excellente jam de stoner durant laquelle la guitare tape un solo brillant, brillant et ostensiblement doré. Encore deux ou trois changements de riff plus tard, le titre s’achève en pure folie avec une basse énorme.
La troisième plage est beaucoup plus pesante et violet foncé, elle s’appelle Toxic Lunar Vibration et c’est mon morceau préféré de l’album (avec le suivant), très metal, très riff, mais très à la sauce MOOZOONSII. Donc, forcément, au bout de quatre minutes il y a un changement radical d’atmosphère et une petite mélodie dorée monte, façon chanson pop qui essaie tant bien que mal d’échapper au chaos ambiant et finit par se faire bouffer par la vibration toxique du riff.
La guitare a du mal à respirer au début de Far Waste, j’ai l’impression d’entendre une expérimentation de Robert FRIPP dont les cordes seraient enrouées. Je suis prêt à aller lui chercher un respirateur mais je n’en fais rien car petit à petit les instruments se mettent en ordre de bataille. Le titre décolle et tout s’éclaire. La basse est magistrale, la guitare se porte de mieux en mieux et le batteur est un fou furieux. Les mecs sont au top de leur art et nous en font voir de toutes les couleurs, du violet dedans au doré dehors et plein d’autres couleurs qui éclaboussent un peu partout. Encore un feu d’artifice ! Comment dire ? Ce serait l’équivalent de La Villa Strangiato de RUSH mais en version groove.
Comment peut-on composer cette petite musiquette façon Bayou, en intro de Lugubris ? C’est un genre de blues tordu qui finit par s’électriser puis par t’envoyer des bûches dans la tête par stères entières.
T’en veux des montées en puissance ? Direction le titre de clôture, Tauredunum. Écoute l’intro, c’est une master-classe de dramatisation à elle toute seule. Après quoi le morceau va passer par d’autres phases à peine descriptibles jusqu’à un decrescendo final qui dure une plombe mais est largement à la hauteur de cet album de malades. Bref, c’est la conclusion idéale.

Je voudrais bien les entendre après ça, les petits malins qui rabâchent que les albums instrumentaux c’est bien mais c’est chiant. Écoutez Outward et osez dire ensuite que vous vous êtes ennuyés une seule seconde, menteurs ! Avec MOOZOONSII vous n’êtes pas dans de l’instrumental banal, vous êtes dans du violet dedans et doré dehors et ça fait toute la différence.

***


MOOZOONSII est composé de :
- Basile CHIARIELLO, guitare ;
- Fabien HERVÉ, basse ;
- Matthieu BELLEMERE, batterie.

***


Extrait de Outward :
- Toxic Lunar Vibration : Cliquez ici !
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