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Une expérience extrême et mystique
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Après six albums, sans compter les lives, singles, splits, compilations, il est grand temps que METAL INTÉGRAL se penche sur le cas de THE DEATH OF MONEY. La nouveauté toute chaude, Error After Era, est l’occasion idéale pour parler de ce trio d’éminents représentants de l’underground londonien.
Je préfère prévenir que cet album est susceptible de faire saigner les oreilles sensibles et conformistes. En effet, TDOM verse ici clairement dans un rock très rugueux et expérimental, une espèce de jumeau maléfique et extrémiste d’ART OF NOISE, un album que je pourrais définir grossièrement comme un infernal mélange de post-doom, art rock et sludge.
Dès le titre d’ouverture, Error After Era, je me sens plongé dans la friture sans respect du moindre palier de décompression. Ce titre est construit, dans sa première partie, comme un sombre mantra totalement hypnotique, véritable boucle doom aux évolutions délicates et aux sonorités lourdes échappées des forges de Vulcain. La seconde partie, agrémentée de chœurs aériens, renforce davantage encore l’aspect quasi-mystique de ce morceau de maître qui se développe durant dix minutes. L’album débute donc par un chef d’œuvre.
La deuxième plage, Haunt Me, est une autre forme de sludge/doom compact et extrême qui laisse peu d’espace à l’oxygénation du cerveau. Le chant crié, saturé, parfois proche de l’hystérie, est mixé en second plan mais s’avère être l’épice parfaite pour catalyser toute la rage insidieuse du morceau malgré son tempo tranquille. Curieusement, après l’écoute de ce titre, je me le représente comme une force très mélodique contrainte par une tension brutale.
Ce même univers sombre et flirtant avec la folie, se prolonge sur Poems. J’y retrouve en fait, les ingrédients dérangeants des deux premiers titres : la répétitivité chronique, le chant psychotique, la rythmique pesante, les chœurs ou nappes éthérés qui achèvent de combler l’espace sonore. La recette de TDOM est au point mais jamais figée.
Des chœurs épiques et religieux s’approchent, s’affirment et occupent finalement la scène sonore de Living In Fear, jusqu’à céder la place à un chant plus mélodique et posé que précédemment. La rythmique est toujours lestée de plomb et le son de guitare reste grêlé de distorsions. Pendant les six minutes du morceau, j’assisterai à un chassé-croisé du chant et des chœurs sur fond d’orage électrique. Living In Fear est la partie presque reposante, bien que toujours menaçante, de l’album.
L’avant-dernier titre, Wasp Screams, est introduit par la basse/batterie qui posent une rythmique tranquille sur une nappe sonore sinueuse. Viennent se greffer au tableau de superbes voix féminines – celles de la chanteuse galloise Bethan LLOYD. Le morceau jouit d’une montée en tension exceptionnelle. Un pur délice !
Les affaires semblent redevenues plus conventionnelles avec Old Pain et son côté NEUROSIS (bien que « Neurosis conventionnel » sonne comme le pire oxymore qui soit). Pourtant, après deux minutes, le titre s’effondre et il n’en reste plus que les brumes et la poussière. Ce passage atmosphérique est splendide, vous vous surprenez à l’adorer et vous êtes ainsi renvoyé à votre propre obscurité. Evidemment, deux ou trois minutes plus tard, la tempête succède au calme pour un développement riche en rebondissements. Le final de cet album est aussi magistral que son introduction.
Error After Era est un album qui ne peut pas laisser indifférent, à la fois sombre et créatif. Le recours à des chœurs très riches, à des mantras, à des beats hypnotiques, à des ambiances ésotériques donne évidemment une couleur très mystique à l’ensemble. Il y a de quoi convaincre les adorateurs de doom metal, de sludge, de black, d’atmosphérique, de gothique et d’expérimental. Ainsi, ce metal hâtivement qualifié d’underground pourrait finalement ratisser très large.
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THE DEATH OF MONEY est composé de :
- Darren KASKIE, guitare, basse, synthé, Mellotron, chant ;
- Ian Charles, batterie ;
- Marc REAL, basse (en live).
Ainsi que deux invités sur cet album :
- Bethan LLOYD, chant sur Error After Era et Wasp Screams ;
- Alex MORGAN, gong bath sur Old Pain.
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Discographie principale :
- 2007 : Flood Of Love - (EP) ;
- 2008 : Spirit Of The Stairwell - (LP) ;
- 2010 : You Are Loved - (LP) ;
- 2013 : White Light - (EP) ;
- 2017 : Ghost Pains - (LP) ;
- 2024 : Error After Era - (LP).
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Extrait de Error After Era :
- Error After Era : Cliquez ici !
- Wasp Screams : Cliquez ici !
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