TOWER - Let there be dark
Style : Heavy Metal
Support :
MP3
- Année : 2025
Provenance du disque : Reçu du label
10titre(s) - 39minute(s)
Site(s) Internet :
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Date de publication : 20/02/2025
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Magnifique passage du troisième cap
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Paru en 2022, le second album du groupe américain TOWER, Shock To The System (cliquez ici) nous avait complètement conquis, avec son Heavy Metal inspiré tant par la décennie originelle des années 70 que par le début des années 80. Le cap du troisième album s’avère souvent compliqué à négocier, les groupes ayant généralement épuisé leur répertoire originel, sans oublier le légitime souci d’évolution qui taraude tout artiste. Qu’en est-il pour TOWER avec son Let There Be Dark ?
Quel plaisir de pouvoir affirmer que le Heavy Metal de TOWER demeure toujours aussi référencé que particulier. Under The Chapel, le titre qui ouvre cet album, fait en quelque sorte office de déclaration, avec son alternance de passages rapides et frondeurs et de plages plus tempérées, caractérisées par des guitares aux mélodies flottantes, le chant ample et profond de Sarabeth LINDEN se trouvant renforcé par des chœurs virils. Suite à cette envoûtante entrée en matière, le groupe n’a de cesse de déployer un Heavy Metal intense et frondeur, parfois à la limite du Speed et du Power Metal, évoquant quelque peu SATAN, OMEN ou GRIFFIN, ainsi que les débuts d’IRON MAIDEN. D’où un tempo globalement rapide, mais surtout des compositions, certes relativement concises, mais animées de façon fort dynamiques par des changements de rythmes (bravo à la section rythmique !) et d’ambiances dûment dosés. Avec encore et toujours des guitares très complémentaires et le chant ample, impérieux et ô combien évocateur.
D’un point de vue instrumental, TOWER combine les talents, en se montrant capable de dessiner des motifs mélodiques attractifs et vivifiants, sans rien perdre en puissance à l’impact, pas plus qu’en agilité rythmique. Même quand le groupe lève le pied, cela donne le poignant And I Cry, dont la première moitié développe une ambiance subtilement dramatique, la seconde moitié du titre évoluant en mode mid-tempo nerveux, avant un final intense autour d’un solo de guitare incandescent (s’évanouissant hélas en fade away).
Après avoir dit tout le bien que je pense des prestations instrumentales sur cet album, on ne peut décemment pas achever cette chronique sans avoir salué la prestation vocale majeure de Sarabeth LINDEN, encore une fois impériale. Avec son timbre entre grave et médium, capable de pousser dans les aigus, elle survole le théâtre des opérations avec une aisance magistrale, la puissance n’enlevant jamais rien à la richesse dramatique. Je l’écris comme je le pense, cette chanteuse marche dans les pas des meilleur.es vocalistes du Heavy Metal, à parité avec Bruce DICKINSON, Eric ADAMS (MANOWAR), Ronnie James DIO, Geoff TATE (QUEENSRYCHE), Ray ADLER (FATES WARNING, REDEMPTION). Pas moins. Ecouter ses lignes de chant me donne une impression similaire à celle qui me parcourut lorsque je découvris au tout début des années 80 les deux albums de BLACK SABBATH enregistrés avec Ronnie James DIO : une sensation de vivre une expérience profonde et vivace, de partager cette expérience avec le groupe. Une véritable épiphanie…
Sûrement l’aurez-vous compris, de la vague émulsive inspirée du Heavy Metal des années 80, TOWER parvient une nouvelle fois à se démarquer des attitudes si tristement reproductives. De fait, TOWER n’est pas essentiellement un groupe rétroactif, avant tout soucieux de reproduire à l’identique un passé mythifié. Il s’agit bien d’avantage d’un groupe qui capte des influences (70’s et 80’s) pour en proposer une réinterprétation expressive et significative à l’orée du second quart du 21ème siècle.
A la fois pétri de tradition et puissamment irrigué par les talents respectifs de ses interprètes, TOWER délivre avec brio un troisième album qui réexamine les fondamentaux du genre au cours de la première moitié des années 80. Le fait est que le groupe valide haut la main ses affiliations, tout autant qu’il imprime une marque personnelle, notamment via les lignes de chant ô combien marquante de sa chanteuse, sorte de vestale des temps modernes. Voilà le groupe parfaitement ancré pour marquer son style dans les années futures.
Vidéo de Under The Chapel cliquez ici
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