Métal Intégral - Chronique / KLASTOS

Du thrash au doom

J’avais attiré votre attention sur KLASTOS il y a deux ans, à l’occasion de la sortie de leur second EP, Rat King, une pure boule d’énergie. (Lis la chro là.) Depuis, je les attends au tournant de leur premier album long. Nous y sommes !

Bien qu’une mélodie plus accrocheuse pointe dans le refrain de Poor Little Thing, le titre d’ouverture est aussi ravageur qu’une mandale thrash de SLAYER – ce son tranchant des guitares, cette hargne rauque de la voix, c’est vraiment le kiff pour qui adore le metal velu. D’ailleurs, l’impressionnant collage de couverture signé Ricardo BETTAZZONI, a quelque chose de l’empreinte graphique de SLAYER, non ? Ceci étant dit, pour les connaisseurs un peu plus pointus, je dirais que ce premier morceau a un goût prononcé de HALLOW’S EVE.
Made Of Mistake est un minerais brut extrait de la même veine en un peu plus lourd et Serpent Way accentue encore la tendance en relevant carrément d’un doom plombé qui lorgne du côté de chez TROUBLE. Encore une fois, je suis totalement fan du chant qui me rappelle ici la performance de Rob HARTLEY (BLACK ALICE) sur In The Hall Of The Ancient King - une voix de gorge puissante et un brin épique.
La quatrième plage, Dead Twin, est à peine moins sombre et reste foncièrement écrasante. Il faut arriver à Knives And Crosses pour renouer avec plus de vivacité dans le riff. Je regrette un peu dans le mixage les trous d’air lorsqu’il n’y a qu’une des deux guitares, ou lors d’un passage basse/batterie, bien que cela puisse donner lieu à de jolis contrastes de puissance qui doivent nous percuter en pleine face lors des concerts.
Born To Ruin qui confère son titre à l’album est un morceau très massif qui explose dès le premier assaut particulièrement compact des guitares – un brulot d’une imparable efficacité.
Vicious Cycles renouvelle encore une fois l’impression d’avalanche énergétique libérée à plein régime. Dans ce morceau, mais dans plusieurs autres aussi, il y a de petits passages basse/batterie qui nous permettent d’affronter sur quelques mesures, la rythmique d’acier mise à nue.
La clôture de l’album se déroule sous le funèbre signe du doom metal. En effet, Fatigue Failure, incorpore une jolie dose de mystère et de psychédélisme sombre sur un slow tempo particulièrement angoissant.

Avec Born To Ruin, KLASTOS a fait la preuve de sa capacité à composer sur la longueur, ce qui met en valeur l’éventail de genres auxquels il a recours. Cet album ne transpire pas l’originalité mais la recette est très au point et le résultat vraiment percutant. Les amateurs de heavy metal classique dont le spectre va du thrash au doom, en passant par le doom-death et le sludge se régaleront.

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KLASTOS est composé de :
- Joakim AXELSSON, guitare ;
- Marko HARJU, guitare ;
- Eric JENSEN, basse et chant ;
- Steve MILLS, batterie.

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Discographie :
- 2021 : Silver God - (EP) ;
- 2023 : Rat King - (EP) ;
- 2025 : Born To Ruin - (LP).

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Extrait de Born To Ruin :
- Knives And Crosses : Cliquez ici !
- Serpent’s Way : Cliquez ici !

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Pour se procurer l'album :
- Superlord Recordings!
- Majestic Mountain Records

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