Métal Intégral - Chronique / WINTERLAND

Vous aimez le classic rock ? j'ai ce qu'il vous faut !

Est-il encore besoin de vous présenter Markus PFEFFER, le guitariste-compositeur de LAZARUS DREAM, BARNANAS SKY, ATLANTIS DRIVE, MYSTERY MOON, et...WINTERLAND, ouf ! Le moins que l'on puisse dire, c'est que notre ami allemand est du genre boulimique ! Aujourd'hui, je vais donc vous parler de WINTERLAND, le dernier groupe cité. Sa création remonte à 1996. Il a depuis, sorti 7 albums, dont le dernier remonte à quelques années maintenant ! Le groupe s'est reformé pour l'occasion et on retrouve donc Markus PFEFFER, guitare, claviers et basse (sur certains titres), Stefan HUGO au chant et aux choeurs, (il a également posé des choeurs sur l'album de MYSTERY MOON), Bernd SCHREIBER à la basse.Ils sont accompagnés par Thomas RIEDER à la batterie, Thomas NITSCHE pour des claviers additionnels, Sabrina ROTH, (qui était également de la partie avec MYSTERY MOON), qui s'occupe de la flûte sur un titre et Jorris GUILBAUD, le clavier français de HEART LINE, qui joue du piano droit sur le même morceau, mais j'en parlerai un peu plus tard. Pour la petit anecdote, je viens de voir jouer l'intéressé sur scène, pas plus tard que la semaine dernière, en concert à Paris, avec HEART LINE. Oui, comme vous pouvez le constater, le monde du Hard mélodique est petit ! Je termine ce long préambule en précisant qu'il y a deux versions de l'album ; l'une sous forme de vinyle, qui comporte 11 titres et l'autre, en format CD, qui contient 15 titres. Enfin le tout a été mixé par Markus PFEFFER lui-même et mastérisé par Rolf MUNKES à l'Empire Studios de BENSHEIM.

Ce qui a attiré mon attention sur ce groupe, c'est le premier single, I Don't Know. C'est un superbe morceau de Hard mélodique, qui débute sur des sirènes de police et des roulements de caisse claire. Il est porté par la magnifique voix de Stefan HUGO, pleine et puissante, qui a tout ce qu'il faut pour maîtriser un tel morceau. La voix est doublée par moment et les choeurs sont bien présents. C'est un très bon morceau, avec un refrain qui rentre bien profondément dans la tête. L'ambiance est superbe et c'est surtout un long morceau qui permet de mettre en place plusieurs climats. Markus PFEFFER en profite pour distiller plusieurs soli dont il a le secret, avec d'ailleurs un dernier, très long. Je trouve qu'il y a beaucoup de sensibilité et de toucher dans son jeu de guitare. Voici un superbe morceau, en tout cas ! Maintenant, je reviens un peu en arrière pour évoquer le premier morceau de l'album, I Want Out. Il y a une basse mise bien avant, avec un son rond et impactant. C'est du Hard très communicatif. La voix de Stefan HUGO subit un traitement qui la rend métallique et c'est bien vu. Reach For The Sky démarre sur les chapeaux de roue, avec des choeurs omniprésents dès le départ . Markus PFEFFER s'en donne à cœur joie, avec un solo de folie au sein d'un morceau qui ne laisse aucun moment de répit. Follow Me me fait fortement penser aux suédois de FANS OF THE DARK, avec cette voix, mise très en avant pour mon plus grand plaisir, qui se rapproche de celle de Alex FALK, mais aussi pour la musique, avec ce Hard scandinave propre au groupe précité, qui apporte de la fraîcheur à ce titre !

Le morceau qui a donné son titre à l'album, Life's What You Make It, m'emmène me balader sur le versant British Rock, en allant chercher une référence peut-être du côté de chez DARE. Strenght In Numbers, c'est du hard bien lourd, à la limite du Heavy, avec une rythmique que je qualifierai d'éléphantesque ! Les riffs sont pénétrants, et la voix de Stefan HUGO s'impose en force ! La guitare est bourrée d'écho et le solo part comme une fusée, toutes sirènes hurlante. J'ai lu quelque part qu'on parle de mélancolie quand on évoque WINTERLAND et c'est vrai qu'il y a un peu de cela dans leur musique. PerSonality déboule à toute vitesse et la prise de son est quand même un petit bijou de précision. J'ai l'impression que Stefan HUGO vient me chanter au creux de l'oreille. J'aime beaucoup son timbre de voix, et puis il y a toujours Markus PFEFFER qui turbine derrière à grand coup de rythmique bien drue. D'un seul coup je pense comme une évidence, à leurs compatriotes de RAY OF LIGHT, qui viennent d'ailleurs de sortir un magnifique album, Salute, chroniqué ici-même (cliquez ici). J'y retrouve le même feeling. J'aime beaucoup le morceau suivant, After The Storm. Stefan HUGO chante tout en bas de son registre vocal au début et la mélodie vocale est vraiment travaillée. C'est du Hard mélodique tout ce qu'il y a d'européen. Il y a ce côté un peu triste, à la tAKIDA, que n'ont pas les américains. Encore du Hard Rock bien charpenté pour débuter Missing qui enfonce le clou, façon JD MILLER ou encore CONSTANCIA. C'est du sévère avec un trio basse/batterie/guitare rythmique qui dresse un mur du genre infranchissable, tellement c'est serré !

Run Away, c'est d'abord une guitare remplie de "réverb" pour commencer, puis tout de suite, j'ai droit à un morceau de rock mélodique, et je me retrouve en terrain connu. Je déguste la mélodie vocale, avant un pré-refrain et refrain "chorusés". Je trouve même que le refrain a une petite saveur Westcoast très agréable et le «run, run, run, run, run, away » scandé est parfait pour les stades, je vous le dit ! Comme le morceau dure plus de 7 minutes, vous vous doutez bien que la structure n'est pas simple, mais c'est là tout son intérêt. Markus PFEFFER en profite pour placer un joli solo. Il y a un beau travail sur les choeurs, qui sont très harmonieux. L'album se termine avec une « cover » réussie de Through The Barricades des anglais de SPANDAU BALLET. Là, il n'est pas question de guitare acoustique, comme sur l'original, mais d'une mélodie jouée au piano droit par notre Jorris GUILBAUD national (quelle bonne idée) accompagné par la flûte de Sabrina ROTH. Comme la voix de Stefan HUGO tient aisément la comparaison avec l'original, tout va pour le mieux ! Je me demande d'ailleurs si le groupe n'a pas pris beaucoup de plaisir à reprendre ce titre, puisque le CD contient 4 titres supplémentaires qui sont également des « covers » de morceaux de la vague New Wave des années 80. Il y a donc, dans l'ordre, Everything Counts de DEPECHE MODE, Sunglasses At Night, un titre de 1984 du canadien COREY HART, Union Of The Snake de DURAN DURAN, et Warriors Of The Wasteland de FRANKIE GOES TO HOLLYWOOD. Tous ces titres sont joués dans une version bien plus pêchue que les chansons originales, et c'est heureux ! C'est tout de même un choix assez déconcertant, mais qui ne regarde qu'eux, après tout ! Pour être franc avec vous, je n'ai jamais été un grand fan de ce mouvement, préférant la Synth Wave, peut-être parce qu 'elle se rapproche de la Westcoast ? De toute façon, s'agissant d'un bonus, je ne vais pas non plus faire la fine bouche.

En mettant de côté les titres bonus qui peuvent plaire ou non, selon les goûts de chacun(e), je me suis donc retrouvé avec un album de rock mélodique de très bonne tenue. Il n'y a pas de titre moins bon que les autres, et je sens bien qu'ils ont été travaillés avec beaucoup de soin. J'aurais juste aimé un titre lent original (j'exclus celui de SPANDAU BALLET), ne serait-ce que pour pouvoir apprécier pleinement la voix de Stefan HUGO. Peut-être la prochaine fois, mais pas dans dix ans, hein !? Enfin, je remercie Markus PFEFFER et son label, Rock Company, pour leur aide précieuse.

L'album sort le 6 juin.

I Don't Know : cliquez ici

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