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Chronique
KK'S PRIEST - The sinner rides again

Style : Heavy Metal
Support :  CD - Année : 2023
Provenance du disque : Acheté
9titre(s) - 41minute(s)

Site(s) Internet : 
KK'S PRIEST WEBSITE

Label(s) :
Napalm Records
 (18/20)

Auteur : 神の知恵
Date de publication : 09/07/2024
Un second opus beaucoup plus inspiré, jouissif et musclé que le premier...
Fin septembre 2023, la bande à Kenneth DOWNING, le blondinet guitariste, qui fût naguère l’un des membres fondateurs de JUDAS PRIEST aux côtés du bassiste Ian HILL, nous est revenue encore plus forte avec The Sinner Rides Again, un second opus beaucoup plus inspiré, jouissif et musclé que le premier. En effet, le six-cordiste britannique s’est, à la différence de l’époque Sermons Of The Sinner, entouré d’une nouvelle équipe de techniciens studio. Outre Anthony WALL et Tony NEWTON, qui étaient déjà là avant lors des enregistrements en tant qu’ingénieurs du son, KK DOWNING s’est attribué les services du multi-instrumentiste Jacob HANSEN, membre de PYRAMAZE et détenteur d’un impressionnant palmarès en tant que guitariste de session et producteur pour de nombreuses formations évoluant dans des styles divers et variés. Exit, donc, Ade EMSLEY qui avait quelque peu bossé à la va-vite et bâclé le son sur Sermons Of The Sinner. Résultat, le heavy metal racé de KK’S PRIEST a repris de la vigueur, ce qui lui faisait vraiment défaut auparavant, sauf en live où le quintet (composé comme vous le savez déjà de KK DOWNING et AJ MILLS aux guitares, de Tony NEWTON à la basse, de Sean ELG à la batterie et, surtout, de Tim OWENS au chant) rayonnait musicalement avec une imparable puissance acoustique qui, désormais, se retrouve aussi sur ce deuxième marmot discographique.

Sur un plan artistique, Sermons Of The Sinner tâtonnait un peu à droite à gauche, ne sachant pas trop vers où se diriger, même s’il était très clair que KK DOWNING souhaitait présenter au public ce qui lui avait donné ses lettres de noblesse, c’est-à-dire un heavy assez classique dans l’ensemble, mais avec quelques touches progressives qui prenaient la forme de morceaux à tiroirs, dont les différentes parties avaient parfois un peu de mal à s’imbriquer les unes dans les autres, comme des Lego avec des Duplo, tellement les idées du chef d’orchestre de KK’S PRIEST étaient légion, d’où ce sentiment, avec le recul, que nous pouvons ressentir d’intrication relativement maladroite, mais non dénuée de sincérité et de fraîcheur. The Sinner Rides Again semble, quant à lui, beaucoup plus fluide et le mixage de Jacob HANSEN met les neuf titres bien plus en valeur, là où celui d’Ade EMSLEY était un chouia plus brouillon. Et, contrairement à son aîné, The Sinner Rides Again, bien que plus court d’une dizaine de minutes, parvient à nous en mettre positivement parlant plein les oreilles. Il n’y a pas d’introduction contée désuète, le combo tranche directement dans le vif du sujet avec le monumental Sons Of The Sentinel. Après une fugace entrée en matière, cette première piste se lance véritablement avec le fill de Sean ELG, qui rappelle celui de Scott TRAVIS sur Painkiller, en moins technique, et la voix suraigüe de Tim OWENS, qui survole les riffs costauds et les tempi enlevés avec une surprenante aisance, dont lui seul possède le secret. Nonobstant l’intitulé de la chanson, qui est encore un clin d’œil à son ancien gang, KK DOWNING arrive ici à nous décrocher un sourire de satisfaction. Car la qualité est là, enfin perceptible.

Dès cette savoureuse mise-en-bouche, il apparaît très clairement que le reste risque d’être du même acabit. Et, sans surprise, c’est ce qui survient tout au long de ces deux mille quatre cents secondes et des poussières. Qui sont un véritable orgasme auditif. Du moins, si l’on est fan de la vague anglaise du metal traditionnel. The Sinner Rides Again ne tolère aucun ralentissement malvenu si bien que le rythme ne faiblit presque jamais, sauf sur les prolégomènes ou les épilogues où les atmosphères prennent tout leur sens. Ce qui apporte plus d’intensités aux antiennes de KK’S PRIEST. Et là, stupeur, c’est la morsure du serpent qui vous prend à la gorge sans crier gare. Strike Of The Viper est d’une violence quelque peu inégalée sur cette rondelle déjà bien corsée. C’est sans aucun doute le morceau de choix sur The Sinner Rides Again, avec un mid-tempo entrecoupé d’accélérations subites et d’un solo thrashy qui accompagnent idéalement les litanies du Ripper. Cette piste n’aurait pas dû porter le nom de ce reptile apode, mais plutôt celui du cobra royal, tellement elle crache son hostilité à la figure du quidam qui l’écoute sur sa platine. Le trio suivant (Reap The Whirlwind, One More Shot At Glory, Hymn 66) est relativement moins belliqueux de par sa mélodicité plus exacerbée, mais n’en demeure pas moins très épicé. Entre un Reap The Whirlwind moraliste qui nous rappelle que nos actes, quels qu’ils soient, ont toujours des conséquences, sur des airs flous de Riding On The Wind et une marche à la Screaming For Vengeance, un One More Shot At Glory épique à souhait qui ne reprend pas du tout là où One Shot At Glory avait déposé les armes, mais stoppe plutôt là où Burn In Hell s’élance, et un solennel Hymn 66 faussement timide qui fait revivre les guitares en harmonies et les syncopes à la Freewheel Burning et Blood Stained, il y en a pour tous les goûts.

Bien sûr, il fallait bien que débarque l’éponyme The Sinners Rides Again et son ouverture à la Judas Is Rising, Demonizer et Hellrider. Là encore, KK’S PRIEST fait fort, car il entremêle pesanteur, virilité et assurance tout en saupoudrant le tout d’une pincée de mélancolie et de noirceur inhabituelles chez le gai luron qu’est KK DOWNING. Les sérénades de Nostradamus ne sont pas très loin, surtout Prophecy et Future Of Mankind, avec une pointe de Lochness, notamment dans les interludes. Ce qui le rend particulièrement attrayant. Notamment en ce qui concerne son mordant, mais avec des modulations dans la voix qui permettent à Ripper d’apporter plus de profondeur et de personnalité, tout comme dans la glauque Keeper Of The Graves, dont les prémices peuvent fortement rappeler les titres les plus olympiens de MANOWAR, principalement Achilles, Agony And Ecstasy In Eight Parts, entrée en matière qui mène tout droit vers quelque chose de très classieux mais par trop entendu par le passé, malgré l’aspect requiem qui émane des chœurs « grégoriens » et qui pare cette antépénultième piste d’un côté Sign Of The Cross par procuration. Là encore, ce lancement progressif débouche sur une accélération convenue ainsi que des scansions elliptiques et trépidantes. Le tout retombant sur un glas crispant. Une complainte capiteuse, pourtant trop prévisible. Là où Pledge Of Souls nage dans des eaux troubles à la croisée des chemins entre les barcarolles de Guardians Of The Void de THE THREE TREMORS, le riff des quatrains étant jumelés sur celui de fin de 22 Acacia Avenue d’IRON MAIDEN, Wash Away Your Sins est plus raisonné de par sa forme mi-balade power, mi-bombe atomique, c’est le poème musical idéal pour finir un disque sur un équilibre impeccable, façon Hell On Earth de la Vierge de Fer sur Senjutsu.

Finalement, KK DOWNING aura permis à son nouveau groupe de trouver son rythme de croisière grâce à quelques menus changements. L’appel à un producteur extérieur aura été bénéfique, tout comme les timides incursions dans le power ou les rares et inconscientes références à des combos extrinsèques à JUDAS PRIEST, tels que IRON MAIDEN ou MANOWAR. Pourtant, KK’S PRIEST persiste dans une forme de chauvinisme propre aux métalleux qui consiste à se contenter de faire ce que l’on connaît. De le faire expertement, certes, mais de le reproduire ad vitam aeternam. Ce qui ne permet pas toujours de se développer humainement et artistiquement. Or, la horde, pour dépasser le maître JUDAS PRIEST, devrait penser à faire comme son mentor : crapahuter hors de sa zone de confort et absorber des sonorités plus inhabituelles dans sa musique. JUDAS PRIEST a osé des éléments doom, grunge ou progressifs sur Invincible Shield. Cela apporterait à KK’S PRIEST plus de solidité et de crédibilité auprès d’une fanbase qui lui est déjà en partie acquise. The Sinner Rides Again démontre avec brio que la formation est apte à engendrer des morceaux d’une redoutable efficacité, d’un tranchant sans pareil et emphatiquement brillants, à qui il manque a minima cet effet de surprise qui aurait pu surpiquer la curiosité et renforcer l’intérêt des fans. The Sinner Rides Again aura préservé la réputation des troubadours, celles de KK DOWNING et de Tim OWENS en particulier, qui sont des bourreaux de travail et des techniciens hors pair. Ce deuxième essai, magnifiquement transformé, aura également suscité de nombreuses attentes pour la prochaine création sonore chez les supporters du quintet. Maintenant, qu’en est-il réellement de cette rondelle ? The Sinner Rides Again est une merveille qui saura s’imposer dans les cœurs, il n’y a aucun doute sur ce point. Toutefois, comme écrit plus haut dans ce paragraphe, il serait judicieux que KK’S PRIEST ait de l’audace et ose prendre des risques, calculés pourquoi pas, mais s’extirper de la matrice pour complètement renaître et devenir un sérieux challenger à JUDAS PRIEST. Sous-accorder les guitares, s’aventurer dans les temples égyptiens ou danser la polka, c’est au club des cinq de voir ce qu’il y a lieu de faire pour apporter un ébranlement plus radical, plus de versatilité pour donner plus de consistance et de piquant, ceci dans le but de complètement satisfaire les tifosi grincheux, amateurs de sonorités plus tropicales, telles que les arabesques reggae de Nothing To Say de HELLOWEEN, ou appréciant les longueurs homériques à la Rime Of The Ancient Mariner voire les psalmodies poussiéreuses à la Alexander The Great. Bien sûr, des langueurs odysséennes chez KK’S PRIEST il y en a eu (Return Of The Sentinel). Cependant, les followers du combo ont cet ardent désir que la communauté américano-britannique s’oriente vers des assemblages moins banals, des broderies plus insolites. Des variations dans la façon de bâtir les édifices à venir, tels des architectes de génie aux idées farfelues. Ce n’est pourtant pas sorcier de partir à l’aventure dans les forges de la Terre du Milieu et de concevoir des Minas Tirith, des Osgiliath ou des Dol Amroth, voire des Rivendell, des Nogrod, des Belegost, des Khazad-Dûm sidérurgiques. Des kraks qui résisteraient à toute critique et qui seraient de véritables ravissements aux oreilles des auditeurs. Conséquemment, tout dépendra de la capacité à KK DOWNING à se remettre en question et déterrer des trésors d’ingéniosité pour perpétuer la virtuosité de sa bande et accoucher de nouveaux microsillons aussi trapus que les deux aînés, toutefois plus serpentins. Il n’empêche que The Sinner Rides Again fait partie de ces réussites qui donnent la chair de poule dès que les notes liminaires surgissent des enceintes. Puis, c’est un headbanging sauvage à se donner un coup du lapin qui survient. Ceci, durant près de soixante-huit centièmes. Les temporisations ne sont que furtives et les sprints plus abondants. The Sinner Rides Again se débarrasse du spleen partiel de Sermons Of The Sinner pour se focaliser principalement sur l’acerbité et l’opiniâtreté à l’aide d’une tenace persévérance et d’une soif d’en découdre. C’est cet esprit de compétition qui lui fallait pour asseoir son trône et sa majesté dans cet écosystème très élitiste qu’est le monde du heavy. Après un Sermons Of The Sinner qui fût un baptême du feu, The Sinner Rides Again, bien plus qu’une deuxième offrande sacrificielle aux Dieux du metal, est une confirmation que KK DOWNING n’aurait pas dû patienter aussi longtemps pour faire ce saut de l’ange dans l’inconnu après son divorce mouvementé avec ses collègues d’antan. KK’S PRIEST a la classe. Et The Sinner Rides Again est trop swag. Ce n’est pas un British Steel ou un Powerslave, mais après tout, on s’en cogne le jambonneau. C’est de l’excellente came épissétout.



Line-up :

Tim « Ripper » OWENS (chant)
K.K. DOWNING (guitares)
A.J. MILLS (guitares)
Tony NEWTON (basse)
Sean ELG (batterie)


Equipe technique :

K.K. DOWNING (production, enregistrement)
Jacob HANSEN (mixage, mastering)
Anthony WALL (enregistrement, ingénierie du son)
Tony NEWTON (enregistrement, ingénierie du son)
Andy PILKINGTON (artwork)
Mind Art VISUAL (photographie)


Studios :

Mixé et masterisé aux studios Hansen (Danemark)


Crédits :

K.K. DOWNING (paroles, musique)
A.J. MILLS (paroles, musique)


Tracklist :

1) Son Of The Sentinel
2) Strike Of The Viper
3) Reap The Whirlwind
4) One More Shot At Glory
5) Hymn 66
6) The Sinner Rides Again
7) Keeper Of The Graves
8) Pledge Your Souls
9) Wash Away Your Sins

Durée totale : 41 minutes environ.


Discographie non-exhaustive :

Sermons Of The Sinner (2021)
The Sinner Rides Again (2023)


Date de sortie :

Vendredi 29 Septembre 2023


Clips vidéo :

Sons Of The Sentinel (Clip Officiel)

Strike Of The Viper (Clip Officiel)

Reap The Whirlwind (Clip Officiel)

One More Shot At Glory (Clip Officiel)

Hymn 66 (Clip Officiel)

Keeper Of The Graves (Clip Officiel)


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Pumpkin-T Le mardi 9 juillet 2024

Ville : MARSEILLE
Oui, un album nettement plus réjouissant que le premier. Cependant, je regrette le manque de surprises dans ce festin de vieilles recettes.
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