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Chronique
BLAZE BAYLEY - War within me

Style : Heavy Metal
Support :  MP3 - Année : 2021
Provenance du disque : Reçu du groupe
10titre(s) - 42minute(s)

Site(s) Internet : 
BLAZE BAYLEY OFFICIAL WEBSITE

Label(s) :
Blaze Bayley Recordings
 (19/20)

Auteur : 神の知恵
Date de publication : 28/04/2021
Une claque monumentale !!
Trois années après avoir conclu en beauté une superbe trilogie au thème SCI-FI parlant d’un certain William Black, pionnier malgré lui de l’astronautique longue-distance, piégé par une machiavélique corporation multinationale sans scrupules, notre cher Blaze BAYLEY et ses compères d’ABSOLVA nous reviennent aujourd’hui avec un nouvel album thématiquement plus hétérogène puisqu’il n’aborde qu’à moitié l’aspect scientifique, l’autre moitié étant plus personnelle ou plus historique.

En effet, passionné depuis son enfance par l’univers de l’astrospatiale, Blaze n’a eu de cesse à plusieurs reprises de nous offrir des albums hauts-en-couleurs parlant d’astrophysique, de mondes inconnus et d’intrications quantiques qui font partie de son être et lui permettent de s’évader loin du tumulte de cette société hyperconcurrentielle, y compris dans l’industrie musicale (cf ses interventions orales sur Alive In Poland), ainsi que de son quotidien pas toujours très facile. Souffrant de dépression, ces excursions à l’autre bout de la galaxie lui permettent de s’extirper d’un carcan émotionnel parfois pesant et d’ouvrir ces voyages organisés à tous ses fans et, notamment, celles et ceux qui sont dans une situation de détresse morale.

Ainsi, outre les références à des chercheurs renommés tels qu’Alan Turing (The Dream Of Alan Turing), Nikola Tesla (The Power Of Nikola Tesla) ou Stephen Hawking (The Unstoppable Stephen Hawking), inventeurs ou savants de génie, il s’est aussi attelé à la tâche de la confession sur divan, se livrant pudiquement sur son expérience de vie (War Within Me, Warrior, Every Storm Ends, Pull Yourself Up, Witches Night), ceci non seulement pour exorciser ses démons mais également pour aider son prochain. De même, il n’hésite pas à monter dans une machine à explorer le temps pour nous conter des événements du temps jadis (303) ou aborder les moments incongrus (18 Flight).

Musicalement, l’artiste et ses compagnons ne changent pas énormément leur recette. Les ingrédients sont toujours les mêmes, à savoir de belles mélodies, accompagnées de rythmiques rapides ou saccadées, de guitares en harmonie et des envolées vocales pas forcément très hautes, mais tellement profondes qu’elles prennent littéralement aux tripes. Le menu concocté par nos quatre britanniques est savoureux, d’autant plus que la production est désormais plus massive que par le passé. Le son général est généralement plus puissant que sur les trois précédentes rondelles, qui pêchaient naguère par un mastering mettant trop peu en valeur les différents titres, surtout sur les plus heavy.

Ici, l’ambiance rappelle parfois celle des deux premiers opus de Blaze BAYLEY, Silicon Messiah mais surtout Tenth Dimension. A croire que le chanteur s’est inconsciemment inspiré de la réédition de sa seconde galette en 2014 et du vingtième anniversaire de celle-ci début 2022. Ce n’est pas un mal, bien au contraire. Car Silicon Messiah et Tenth Dimension restent quand même des excellentes sorties qui concurrencent sans mal Brave New World et Dance Of Death de MAIDEN, rien que ça !!

C’est dire, donc, la qualité phonique de l’album que nous proposent en ce mois d’avril le frontman et son orchestre. Créativement, on reste sur la même lignée d’un heavy metal traditionnel so british, c’est-à-dire racé, énergique et mélodique. Il y aurait quand même de quoi s’étonner du regain de vigueur en aussi peu de temps entre le théâtral The Redemption Of William Black et ce nerveux War Within Me. Sans doute pouvons-nous en trouver la raison dans la pandémie et les diverses périodes de confinement qu’elle nous a imposées. Ce virus chinois a stoppé toute activité culturelle scénique, empêchant tous les groupes et artistes mondiaux de se produire aux quatre coins du globe. Ces derniers, pour la plupart, ont profité de ce stand-by en le mettant à profit pour travailler sur de nouveaux titres au lieu de perdre un temps fou sur la route. C’est le cas de Blaze BAYLEY. Qui, dans une interview pour nos confrères de METAL EXPRESS RADIO ( www.youtube.com/watch?v=_M6vEheHIFc), se concentre exclusivement sur le bon côté du fait de rester à la maison durant ce ralentissement planétaire (cf ne plus subir les longues nuits d’attentes passées dans les halls des aéroports, en autres choses et de pouvoir finalement bosser sur de nouvelles idées).

Comme quoi, cette maladie qui nous vient d’Asie a aussi des avantages. Malgré les nombreux morts un peu partout sur la Terre, il est à noter que cette épreuve est aussi là pour nous rappeler de ralentir la cadence, d’appuyer sur la pédale de frein et de vivre chaque instant comme si le temps n’était pas de l’argent, qui nous rappelle qu’il y a des choses bien plus importantes que le travail ou d’amasser des euros, que capturer l’instant présent n’est en aucune façon préjudiciable au bon fonctionnement des individus, en particulier, et d’une société, en général. L’humanité réinvente son concept et retrouve le sens de la solidarité et du partage. C’est une sorte de reset universel qui remet en place l’homo sapiens et son ego surdimensionné, une leçon pour réparer le présent afin de préparer un avenir plus serein pour les générations futures.

Et qui nous a aussi permis d’avoir un dixième opus de Blaze BAYLEY plus rapidement. Avec un Ade EMSLEY un peu plus adroit dans la finalisation du son qui, pour le coup, est plus rond et compact, ce qui est recommandé pour un album de heavy metal qui se doit d’être punchy, à la manière d’un Battering Ram de SAXON ou d’un Brave New World de MAIDEN, justement. La trilogie Infinite Entanglement, bien que qualitativement merveilleuse au niveau de l’idée de départ et des positivement terribles compositions, ne collait pas tout à fait à cette définition, n’ayant pas un système de propulsion suffisamment puissant et n’ayant pas complètement utilisé la troisième loi de Newton pour s’élever assez loin du champ de gravité terrestre et atteindre le firmament des enregistrements studio légendaires de la VIERGE DE FER. Le mixage des Infinite Entaglement, Endure And Survive et The Redemption Of William Black était assez étrange comme la matière du même nom.

Trêve de strangelets et d’étoile à neutrons, War Within Me débute de manière significative par un riff agressif bien surprenant sur une rondelle du natif de Birmingham menant sur un titre éponyme de fort bon aloi, fait de belles mélodies vocales, de parties saccadées maîtrisées par Karl SCHRAMM et Martin MCNEE. Chris APPLETON a la pêche et ses phrasés font immédiatement mouche, le tout surplombé d’un Blaze BAYLEY très en voix, vindicatif et lyrique sur des confessions personnelles qui, nonobstant celui qui les a mises sur papier, peuvent s’appliquer à un très grand nombre d’individus. Ce qui permet de se plonger plus aisément dans une œuvre colorée, autant joyeuse que mélancolique au message lumineusement orienté. Première plongée dans le passé, 303 n’est pas si éloigné que cela d’un Aces High, tant dans le sujet que dans l’efficience. OK, Blaze n’est pas Bruce, mais il se donne à 666% sur cette chanson rapide au refrain imparable, facilement mémorisable et que les fans pourront reprendre en chœur avec ses « oh oh oh », lorsque la troupe britannique reprendra le chemin des concerts. Enfonçant un peu plus le coup, Warrior surgit telle une tornade et détruit tout sur son passage dans une montée en puissance progressive et bombastique, de prime abord acoustique, le vocaliste s’interrogeant sur son essence de guerrier faisant face à chaque épreuve, tout comme chacunE le ferait aussi légitiment, ceci avant de continuer sur Pull Yourself Up, un mid-tempo plaisant et introspectif sur le fait de constamment devoir se réinventer et s’aimer soi-même pour pouvoir s’adapter au monde environnant toujours plus étouffant, peu importe ce que les autres peuvent penser. Nous sommes ce que nous sommes et nous devons le rester, tout en modifiant notre point de vue sur nous-mêmes. Cette ode à l’acceptation de soi, qui de plus est un encouragement à se faire une place au soleil, fait énormément de bien, surtout dans cette période où l’individualisme est à son paroxysme (cf les gens rétifs au port du masque hors de chez soi même en plein-air, nuisances diverses de voisinage, irrespect du couvre-feu, des gestes barrières, etc). Witches Night est plus épique dans son approche, mélangeant savamment parties électriques et acoustiques dans une parfaite alchimie, toujours avec un son clair et puissant qui met majestueusement en relief tout le talent de nos voisins d’outre-manche, la cavalcade rythmique rappelant parfois quelques titres du groupe hongrois WISDOM ou les travaux récents de MAIDEN, avant de laisser place à 18 Flights, le récit d’un voyage mouvementé au pays des lamas et des viscaches qui a, visiblement, d’après les paroles, beaucoup secoué nos ménestrels qui ont été dans l’obligation de cesser leur show à Coquimbo (Chili) à cause d’un séisme suivi d’une alerte au tsunami à l’entame de la cinquième chanson. Pourtant, là encore la résilience du grand Blaze et de ses collègues n’avait d’égale que leur capacité à transmuter une telle situation, ce qui s’entend musicalement parlant tout au long des trois minutes quarante-cinq de cette piste maidenienne et radieuse, ce qui contraste vraiment avec les événements vécus en Amérique du Sud. C’est après ce fait divers que l’équipée sauvage nous gratifie d’une triade d’excellents morceaux en guise de cerises sur le pudding rendant hommage à trois grandes figures de la sphère scientifique ayant eu une énorme influence sur les découvertes actuelles dans les domaines de l’informatique, de la physique et de l’astronomie, citées plus haut dans cette prose. Une énième fois, Blaze et ses acolytes nous offrent trois moments d’anthologie avec des ritournelles électriques de haute volée, débutant par le rêve d’Alan Turing, la plus mélodique des trois mélopées, avec un refrain assez pop dans l’âme, qui prélude le pouvoir de Nikola Tesla, plus bagarreuse avec des riffs menaçants et des lignes de chant plus mordants, tandis que l’imparable Stephen Hawking semble plus sage, seulement en apparence car le ton monte assez vite pour révéler une composition rassemblant les caractères des deux précédentes aubades pour les lier non pas dans les ténèbres, comme le souhaiterait un Sauron excité comme une puce, mais plutôt dans une harmonie bienvenue concentrant le meilleur des disciplines scientifiques portées par Alan Turing et Nikola Tesla, tout comme dans l’union alchimique des facettes de la formation anglo-saxonne balançant entre instants d’une incroyable douceur et moments d’une terrible exaltation, entre phases atténuées et espaces impétueux qui donnent à ce triptyque une emphase particulière. Avant que ce War Within Me vitaminé ne se conclue par une magnifique balade intitulée Every Storm Ends qui permet de relativiser les épreuves de la vie en se disant que rien n’est voué à perdurer, que tout as une fin, même les pires intervalles, ceux qui forcent tout unE chacunE à s’agenouiller avant de se relever et de devenir plus fortE dans l’adversité. C’est le principe bouddhiste de l’impermanence de chaque chose. C’est une leçon que Blaze a plusieurs fois apprise dans son existence et que tout le monde connaît personnellement un jour ou l’autre. Mais, la générosité et l’empathie du vocaliste est telle que malgré son vécu dramatique, il encourage ses fans (et lui-même) à conserver espoir ainsi que bonne humeur dans les tribulations, à vivre à fond le présent sans se soucier du qu’en-dira-t’on pour se construire un futur radieux en oubliant le passé et ses calamités. Carpe diem est son crédo. Avancer jour après jour, pas à pas et prendre ce qui vient sans le refuser, en le métamorphosant en un apprentissage servant à faire de lui et de nous-mêmes des êtres plus éclairés en donnant le meilleur de soi.

Finalement, War Within Me, en sus d’être un superbe album de heavy metal, Blaze nous y habituant depuis Silicon Messiah en 2000, est également un message extrêmement gai qui transcende les esprits et permet non pas d’oublier les aléas de la vie, mais de les utiliser comme un tremplin vers une ascension fulgurante. C’est ce qui est le plus important à retenir ici, même si musicalement ici tout n’est que perfection et allégresse. Là où la saga Infinite Entanglement était un entracte au visage cinématographique prononcé, comportant toutefois quelques références philosophiques, c’est plutôt au sombre The King Of Metal qu’il est nécessaire de se référer, cet opus étant l’exact opposé de ce War Within Me plus combatif et déterminé. En effet, The King Of Metal, de par son côté sombre, n’incitait pas réellement à la réjouissance, même si des titres tels que One More Step, Fighter, Difficult ou Beginning pussent être assez explicites dans leur objectif d’élévation personnelle, du moins textuellement, Blaze BAYLEY étant depuis toujours un guerrier faisant face à de (trop) nombreuses déconvenues qui n’ont, fort heureusement, jamais eu sa peau. L’atmosphère qui régnait sur The King Of Metal, couplée à une production trop faiblarde ne firent aucunement justice à cette rondelle pourtant séduisante. Les œuvres suivantes, plus guillerettes, n’étaient pas non plus mises en valeur à cause d’un mixage étrange qui firent sonner les instruments trop en retrait. War Within Me, quant à lui, revient aux fondamentaux de Blaze BAYLEY, avec un mastering bien plus percutant qui, enfin, apporte un ensoleillement tant attendu par ses fans depuis Tenth Dimension, dont l’ambiance ici est assez proche, même si l’ensemble est plus aérien, plus détendu. En fin de compte, il n’y a pas une chanson qui se détache vraiment du reste sur ce disque d’une qualité impressionnante, le quatuor ayant trouvé son rythme de croisière après une épopée spatiale dans laquelle un William Black s’interrogeait sur sa propre essence et sur son destin, mais dont le récit était un tantinet obscurci par un son limite débonnaire. War Within Me est une claque monumentale avec une production largement plus musclée. Allelujah ! Ainsi, l’écoute de cette galette est grandement facilitée par cet aspect, même si la fluidité et la virtuosité des quatre fantastiques y est déjà pour beaucoup. Il ne reste plus désormais à l’escouade que de mettre en scène ces nouveaux tubes et d’aller apporter la parole dans les quatre pays d’Europe déjà bookés cet été et cet automne, en espérant que les restrictions actuelles cessent progressivement pour permettre à Blaze, Chris, Luke (le guitariste rythmique de session et accessoirement le frangin de Chris), Karl et Martin de retrouver leurs fans, dont je fais littéralement partie, pour leur asséner de gros coups de massue avec cette arme d’émulation massive made in UK.


Line-up :

Blaze BAYLEY (chant)
Chris APPLETON (guitares)
Karl SCHRAMM (basse)
Martin MCNEE (batterie)


Equipe technique :

Blaze BAYLEY (production)
Chris APPLETON (production)
Ade Emsley (mastering)
Akirant Illustration (artwork)


Crédits :

Blaze BAYLEY (paroles, musique)
Chris APPLETON (musique)


Tracklist :

1) War Within Me
2) 303
3) Warrior
4) Pull Yourself Up
5) Witches Night
6) 18 Flights
7) The Dream Of Alan Turing
8) The Power Of Nikola Tesla
9) The Unstoppable Stephen Hawking
10) Every Storm Ends

Durée totale : 42 minutes environs.


Discographie non-exhaustive :

Avec Blaze :

Silicon Messiah (2000)
Tenth Dimension (2002)
As Live As It Gets [Live] (2003)
Blood And Belief (2004)

Avec Blaze Bayley :

Alive In Poland [DVD] (2007)
The Best Of Blaze Bayley [Compilation] (2008)
The Man Who Would Not Die (2008)
The Night That Will Not Die [Live] (2009)
Promise And Terror (2010)
The King Of Metal (2012)
Alive In Poland [Live] (2013)
Soundtracks Of My Life [Compilation] (2013)
Infinite Entanglement (2016)
Endure And Survive (2017)
The Redemption Of William Black (The Infinite Entanglement Part III) (2018)
Live In France [Live] (2019)
Live In Czech Republic [Live] (2020)
War Within Me (2021)


Date de sortie :

Vendredi 9 avril 2021 (uniquement en version digitale, le CD arrivant dans les bacs en mai)



The Unstoppable Stephen Hawking

War Within Me

303



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