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Chronique
KK'S PRIEST - Sermons of the sinner

Style : Heavy Metal
Support :  CD - Année : 2021
Provenance du disque : Acheté
10titre(s) - 51minute(s)

Site(s) Internet : 
KK'S PRIEST WEBSITE

Label(s) :
EX1 Records
 (16/20)

Auteur : 神の知恵
Date de publication : 19/01/2022
Un album équilibré, un peu trop nostalgique par moment et bien rentre-dedans...
Trois printemps après la sortie de l’aventureux Nostradamus, trop expérimental pour la plupart des metalheads, JUDAS PRIEST connaît en 2011 une crise sans précédent. Des tensions internes tant sur le plan du groupe lui-même que dans son entourage immédiat amènent le guitariste et co-fondateur du combo KK DOWNING a quitter le navire sur lequel il navigue depuis la fin des sixties. En cause, de nombreux différends liés, notamment, aux prestations scéniques de l’époque qui n’étaient visiblement pas parfaites à ses yeux.

Son ex-coéquipier, Glenn TIPTON, se retrouvant désormais seul six-cordiste à bord du paquebot britannique, ne le reste pas longtemps quand celui-ci ainsi que Rob HALFORD, Ian HILL et Scott TRAVIS recrutent le jeune Richie FAULKNER (ex-Lauren HARRIS, DEEDS, VOODOO SIX, ACE MAFIA) qui participera aussi sec au tournage des DVD Epitaph et BattleCry ainsi qu’à la mise en boîte de Redeemer Of Souls et Firepower.

Pendant ce temps, KK DOWNING aura eu le temps de se poser un peu, histoire d’arrêter de fulminer après ses anciens camarades de croisière sans jamais se retirer totalement du monde musical, d’écrire une autobiographie, de faire quelques apparitions en 2012 sur Who Are You ? An All Star Tribute To The Who puis en 2013 sur Frequency Unknown de Geoff TATE, avant de revenir en 2018 à ses premières amours entouré du vocaliste Tim « Ripper » OWENS (THE THREE TREMORS, ex-ICED EARTH, ex-JUDAS PRIEST), du bassiste Joey VERA (ARMORED SAINT) et du batteur Les BINKS (ex-JUDAS PRIEST) aux côtés de DEVILSTAR pour une reprise de Beyond The Realms Of Death dans le cadre du 40ème anniversaire de Stained Class sorti en 1978, puis de retrouver les planches du Bloodstock Open Air Festival en 2019 durant le concert de Ross THE BOSS (ex-MANOWAR) pour interpréter The Green Manalishi (With The Two Prong Crown), Heading Out The Highway, Breaking The Law et Running Wild et de collaborer une nouvelle fois avec ses anciens acolytes de JUDAS PRIEST, Tim « Ripper OWENS et Les BINKS, accompagnés de Dave ELLEFSON (ex-MEGADETH) et A.J. MILLS (HOSTILE) le 3 novembre à Wolverhampton pour délivrer une prestation entièrement consacrée à JUDAS PRIEST. Sans oublier l’ouverture de la KK’s Steel Mill, une salle de concert lui appartenant.

Ces activités ponctuelles, ainsi que la rage accumulée durant cette décennie, ont redonné une sérieuse envie à KK DOWNING de se remettre à composer de nouveaux titres. Ce qui fût fait en 2020, durant la pandémie de coronavirus. Il ne lui restait plus qu’à se constituer une équipe de choc pour faire concurrence à JUDAS PRIEST. Son choix se porte naturellement sur le mal-aimé Tim « Ripper » OWENS et sur le discret Les BINKS (Les BINK’S PRIESTHOOD, ex-JUDAS PRIEST, ex-FANCY, ex-MEGAPRIEST, ex-THE SHORTLIST, ex-TYTAN) dans l’optique de former un trio défiant l’autre toujours présent dans JUDAS PRIEST. Manque de chance, Les déclare forfait en raison de problèmes de santé, et KK doit se rabattre sur Sean ELG (CAGE, RAPTOR COMMAND, THE THREE TREMORS) qu’il connait de longue date, en prenant le soin de rajouter A.J. MILLS et Tony NEWTON (VOODOO SIX, ex-DEEDS, ex-CHARIOT) au line-up.

Confinements et distanciation sociale oblige, KK et ses hommes ne débutent l’enregistrement du premier album de leur groupe KK’S PRIEST qu’en 2021. Après plusieurs mois d’un travail acharné, le quintet voit enfin le bout du tunnel avec la sortie de Sermons Of The Sinner, deux fois repoussée, le 1er octobre. Un disque, superbement illustré par Andy PILKINGTON, qui se veut une réponse cinglante au Firepower de JUDAS PRIEST.

Musicalement, Sermons Of The Sinner est une suite logique de Painkiller et Jugulator. Incisif et mélodique, il ne fait quasiment aucune concession, exceptions faites sur les titres Brothers Of The Road et Raise Your Fists, qui semblent légèrement plus calmes de par leur section rythmique en mid-tempo. Le reste des morceaux étant plus dans une veine heavy/speed metal à la Freewheel Burning ou Ram It Down.

Sermons Of The Sinner débute tranquillement avec Incarnation, une introduction inhabituellement zen pour un titre de KK DOWNING mettant en scène une voix d’outre-tombe au milieu d’une tempête orageuse qui instille une ambiance plutôt malsaine, notamment grâce à ce chant grégorien en arrière-plan, qui colle parfaitement à la quasi-intégralité des pistes. Bien que courte, celle-ci donne clairement le ton : KK et ses acolytes sont là pour prêcher la bonne parole du heavy metal. Confirmation faite avec le pétulant Hellfire Thunderbolt dont les premières secondes résonnent comme une redondance de l’énervé Painkiller. Moins riche en lignes de chant suraigu que son aîné, Hellfire Thunderbolt n’en reste pas moins puissant, notamment par les riffs tranchants, ces soli typiques du blondinet ainsi qu’une section rythmique extrêmement véloce. Tim OWENS reste fidèle à lui-même dans cette fluidité vocale qui le caractérise, naviguant facilement entre les notes graves, les médiums et les aigues, ce qui permet à ce premier véritable morceau de choix de ne jamais lasser à l’instar de la chanson d’ouverture de l’éponyme Painkiller. Néanmoins, il faut attendre Sermons Of The Sinner pour se délecter d’un prologue à la batterie digne d’un Scott TRAVIS qui, cette fois-ci, est remplacé par le rapide Sean ELG. Ce petit solo préliminaire « a capella » du frappeur de fûts de CAGE et THE THREE TREMORS, tout comme celui de Scott TRAVIS sur Painkiller permet au groupe de manifester par la suite la vague submersive d’un tsunami géant après le tremblement de terre Hellfire Thunderbolt. Epique et harmonieux, Sermons Of The Sinner ne cesse d’asséner des coups de poings, sauf sur le premier pont, sur celui après les duels DOWNING - MILLS ainsi qu’en épilogue qui voit la formation respirer après les deux premières déflagrations.

La triplette suivante constituée de Sacerdote Y Diablo, Raise Your Fists et Brothers Of The Road est beaucoup moins impressionnante et plus classique. Un petit côté 80’s pas désagréable sur Sacerdote Y Diablo qui évoque pas mal Between The Hammer And The Anvil et Leather Rebel voire IRON MAIDEN avec les célèbres « twin guitars » en harmonie, tandis que Raise Your Fists semble plus proche d’un You’ve Got Another Thing Coming, de même que Brothers Of The Road, sorte d’hymne solennel à la Living After Midnight, Take On The World ou United en beaucoup moins bien.

Ce ralentissement, qualitativement bancal, est le bienvenu avant d’entamer la suite des hostilités avec le premier véritable gros morceau de choix, le guerrier Metal Through And Through et ses huit minutes qui résonnent comme un mélange entre le Warriors Of The World United de MANOWAR et le Phantom Of The Opera d’IRON MAIDEN. Convenu, mais classieux, son format pourrait s’assimiler à celle de When The Wild Wind Blows de la Vierge de Fer avec cette linéarité parfois surplombée de quelques pics qui animent la chanson et surprennent l’audit.eur.rice au moment où iel s’y attend le moins. Wild And Free, quant à lui, semble plutôt ponctuellement proche d’un Rock Hard Ride Free de JP ou d’un And You Will Die de BEYOND FEAR, l’autre groupe de Tim « Ripper » OWENS. Pas trop mal, mais moins bon que les deux titres d’ouverture de ce premier album de KK’S PRIEST, tandis que Hail For The Priest renoue avec la colère d’un Firepower ou d’un Burn In Hell, tout en survolant encore l’héritage Painkiller avec ces soli de fou à partir de la 3ème minute et des poussières, la paire KK DOWNING - A.J. MILLS n’ayant absolument pas à rougir face à Glenn TIPTON, Richie FAULKNER et Andy SNEAP.

Afin de faire complètement le parallèle avec le mal-aimé Jugulator, histoire de remettre les pendules à l’heure aux fans de JUDAS PRIEST et de démontrer les vertus de la 14ème galette de la formation concurrente, les cinq acolytes terminent cet opus en beauté avec l’explicite Return Of The Sentinel, sorte d’hommage hybride à Cathedral Spires et à The Sentinel, bien que formellement, Return Of The Sentinel est un sosie de la dixième piste de Jugulator, tant les similarités sont troublantes, plus exactement sur le plan de la structure du morceau en elle-même, c’est-à-dire un début tranquille qui monte crescendo avant d’atteindre son paroxysme puis de laisser retomber la pression. Cette chanson pourrait à elle seule justifier l’achat de Sermons Of The Sinner.

Mais, il s’agit d’un ensemble qui, artistiquement, est prenant à défaut d’être réellement innovant. Là où Firepower expérimente grandement (Never The Heroes, Necromancer et son intro thrashy à la Archanděl Michael de KREYSON, Children Of The Sun, Flamethrower, Spectre, Lone Wolf), Sermons Of The Sinner joue principalement la carte de la sécurité et de la brutalité (Hellfire Thunderbolt, Sermons Of The Sinner, Sacerdote Y Diablo, Hail For The Priest) en n’omettant pas la musicalité (Raise Your Fists, Brothers Of The Road, Metal Through And Through, Wild And Free) et de l’emphase (Return Of The Sentinel) qui ont fait la marque de fabrique de KK DOWNING durant toutes les années passées au sein de JUDAS PRIEST. Sermons Of The Sinner’ est un album équilibré, peut-être un peu trop nostalgique par moment, bien rentre-dedans, le son (œuvre conjointe de KK DOWNING et d’A.J. MILLS pour le mixage, de Ade EMSLEY pour le mastering et d’Anthony WALL pour l’enregistrement) étant cependant moins puissant, mais plus organique que celui du formaté Firepower. L’interprétation sur Sermons Of The Sinner est technique, maîtrisée et libre, étant donné que KK DOWNING a su s’entourer de musiciens expérimentés, mais n’ayant pas encore pu s’exprimer ou apporter de la fraîcheur à un heavy déjà maintes fois emprunté par l’ancien membre fondateur de JUDAS PRIEST, qui a tout composé lui-même, pandémie en cause et cette nouvelle incarnation du Prêtre étant son bébé. L’espoir d’un renouvellement de son metal avec la participation d’A.J. MILLS, Tony NEWTON ou Tim OWENS est sur la table, puisque que le vocaliste du groupe a très brièvement évoqué il y a peu, lors d’une interview, que le quintet était déjà sur le pied de guerre pour écrire de nouveaux titres. KK DOWNING orientera-t-il le successeur de Sermons Of The Sinner vers quelque chose de plus aventureux pour montrer que sa formation ne manque ni d’aplomb ni d’inventivité ? Seul le temps pourra nous le dire. Cela dit, nous avons désormais deux PRIEST pour le prix d’un, donc deux fois plus de plaisir, et ça vaut tout l’or du monde.



Line-up :

Tim « Ripper » OWENS (chant)
KK DOWNING (guitares)
A.J. MILLS (guitares)
Tony NEWTON (basse)
Sean ELG (batterie)


Equipe technique :

KK DOWNING (production, mixage)
Tony NEWTON (enregistrement, mixage)
Anthony WALL (enregistrement)
Ade EMSLEY (mastering)
Andy PILKINGTON (artwork)


Studios :

Enregistré et mixé aux Barnyard Studios (UK)
Masterisé aux studios Table Of Tone Mastering (The Limes, 1339 High Road, London, N20 9HR - UK)


Crédits :

KK DOWNING (paroles, musique)


Tracklist :

1) Incarnation
2) Hellfire Thunderbolt
3) Sermons Of The Sinner
4) Sacerdote Y Diablo
5) Raise Your Fists
6) Brothers Of The Road
7) Metal Through And Through
8) Wild And Free
9) Hail For The Priest
10) Return Of The Sentinel

Durée totale : 51 minutes environ


Discographie :

Sermons Of The Sinner (2021)


Date de sortie :

Vendredi 1er octobre 2021




Hellfire Thunderbolt (Clip Officiel)

Sermons Of The Sinner (Clip Officiel)

Return Of The Sentinel (Clip Officiel)
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Alain Le samedi 22 janvier 2022
Complètement d'accord sur le classicisme de cet album, parfois proche de la parodie. Cela dit, je ne rejoins pas celles et ceux qui ont adulé Firepower (finalement très classique et loin d'être aussi marquant que Screaming For Vengeance, Defenders Of The Faith et Painkiller, plutôt au niveau du mésestimé Ram It Down) et qui rabaisse les qualités intrinsèques de cet album. KK DOWNING incarne ici un classicisme qu'il a amplement contribué à définir. Ses comparses se montrent solides, parfois subtils, dans l'interprétation. La prestation vocale de Tim "Ripper" OWENS s'avère inattaquable. Pour ma part, j'ai acheté l'album, solide et parfois sensible exercice de style traditionnel.
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