Français  
Accueil    Association    Liens    Livre d'or    Contacts 
Login: Passe:
 
S'inscrire gratuitement
Votre panier est vide
0 article
Valider votre panier
Chronique
STRATOVARIUS - Survive

Style : Melodic Speed Metal
Support :  CD - Année : 2022
Provenance du disque : Acheté
11titre(s) - 58minute(s)

Site(s) Internet : 
STRATOVARIUS FACEBOOK
STRATOVARIUS WEBSITE

Label(s) :
Ear Music
 (18/20)

Auteur : 神の知恵
Date de publication : 03/06/2023
Le 'somewhere in time' de stratovarius...
Sept, un chiffre sacré. Il ne concerne ni Atchoum et ses compères, ni les péchés capitaux, ni les plaies d’Egypte. De même, il n’a aucun rapport avec les couleurs de l’arc-en-ciel, la création de Dieu, les portes du Temple de Jérusalem, encore moins avec les Merveilles du Monde ou l’album conceptuel des britanniques d’IRON MAIDEN. Il s’agit du nombre de printemps qu’il a fallu aux scandinaves de STRATOVARIUS pour nous pondre un nouveau rejeton discographique.

Enfin, pas tout à fait, puisqu’entre-temps nous avons eu droit à Intermission 2 : Enigma en 2018, EP contenant 3 inédits et des remix/best-of que j’avoue ne pas avoir pu chroniquer précédemment, quand bien même il paraissait plus intéressant que son prédécesseur Intermission, à première vue.

Du coup, ce nouvel opus, très justement nommé Survive, apparu dans les bacs le vendredi 23 septembre en cet an de grâce 2022, en plus d’être très attendu par les fans du monde entier, n’a pas mis autant de temps que cela pour germer dans la tête des musiciens des contrées septentrionales du continent européen. Comme l’explique Timo KOTIPELTO dans une interview pour un magazine francophone grenoblois, le groupe n’a pas forcément eu beaucoup d’idées à l’époque de Intermission 2 : Enigma. C’est pourquoi la formation s’est exclusivement concentrée sur une compilation ceci dans l’optique de faire patienter ses supporters. Le combo ayant aussi énormément tourné en 2019 pour promouvoir Intermission 2 : Enigma, d’où le CD bonus live sur la version japonaise de Survive. Ces prestations scéniques n’ont pas permis au quintet de s’arrêter cinq minutes et de peaufiner d’éventuelles chansons.

Il a fallu que la pandémie pointe le bout de sa protéine Spike pour que la machinerie infernale de l’industrie musicale s’enraie temporairement et que les concerts soient interdits. Les ménestrels aux quatre coins du globe devant, bon gré mal gré, modifier leurs habitudes et rester chez eux. Ce ne fût pas un mal pour lesdits instrumentistes de retrouver leurs familles, mais les métalleux étant des hyperactifs de nature, ne rien faire et tourner en rond dans leurs demeures ad vitam aeternam était une hérésie. C’est ainsi que des tas de troubadours prirent cette période de ralentissement forcé pour composer, ne pas se reposer sur leurs lauriers césariens. Y compris les membres de STRATOVARIUS qui, bien qu’éloignés les uns des autres, ne se sont pas tournés les pouces et ont, grâce aux événements globaux, retrouvé par miracle l’envie d’écrire en s’inspirant des horreurs qu’ils voyaient à la télévision. D’où des thématiques plutôt sombres mises en lumière à travers les onze pistes de Survive.

Musicalement, STRATOVARIUS revient à quelque chose de plus classique, même si les ingrédients contemporains conservent toujours une place de choix. Les gimmicks anciens, tels que les claviers millésimés et les guitares baroques, issus, entre autres, des cultissimes Visions ou Infinite cohabitent judicieusement avec les sonorités plus modernes de Polaris et Nemesis. D’ailleurs, le travail de Matias KUPIAINEN et Jens JOHANSSON est d’une incroyable précision. Le chant est lui aussi mis en valeur, bien que Timo KOTIPELTO reste dans un registre médium qui lui convient particulièrement, étant beaucoup plus lui-même dans ces tonalités équilibrées. La section rythmique est, elle aussi, très aiguisée et la paire Lauri PORRARolf PILVE est extrêmement millimétrique. A ce propos, Rolf PILVE se permet des incursions ponctuellement thrashy, groovy et death dans son jeu de double-pédales. Ce qui fait relativement sortir la musique des Scandinaves des sentiers battus et la rend, donc, encore plus intéressante artistiquement parlant. Plus brutale également. Quoi de plus normal quand on sait que le frappeur de fûts est, accessoirement, un adepte de metal extrême, puisqu’il en est lui-même membre via ses projets parallèles.

Démarrant en trombe par l’éponyme Survive qui met de suite l’auditeur.trice dans le sauna en affirmant haut et fort que ce qui ne tue pas rend plus fort et permet de survivre avec cette idée de ne jamais abandonner ni sa foi, ni ses rêves, ni la foi en ses rêves, cette rondelle s’étale sur près d’une heure de pur speed power metal mélodique comme seul STRATOVARIUS sait en faire, alternant les envolées grandiloquentes (Demand et son intro à la TOLKKI qui rappelle toutefois ce que le groupe faisait sur Polaris, Firefly qui se rapproche des pistes de Nemesis avec ces claviers électro et ces guitares hyper mélodiques d’une beauté incomparable, faisant la part belle au refrain répété en l’envi, World On Fire qui s’avère être un étrange mélange entre Unbreakable, Dragon et l’œuvre de sieur KOTIPELTO en solo sur Serenity, Glory Days et son mimétisme avec Forever Free, Legions et principalement Glory Of The World, dont l’aura semble être la plus proche, notamment dans son architecture très lumineuse), les passages plus calmes au travers de « balades » bien senties (Frozen In Time, dont les premières notes évoquent sans équivoque le monstre que fût Destiny lors de l’ère dorée de la formation scandinave, mais qui très vite part vers quelque chose de plus solennel et martial avec ces percussions en milieu de piste sans solo avant la reprise ad libitum du riff principal, le mid-tempo Breakaway et ses relents de A Million Light Years Away), les morceaux de bravoures via un visage plus épique (Voice Of Thunder et ses 11 minutes de pur bonheur, se lançant sur une partie acoustique avant que la tempête ne débarque personnifiée par la totalité du groupe qui délivre ici sa meilleure performance de la galette, selon bibi, les lignes de guitares et de claviers remémorant sans mal Elements, Visions et Lost Saga) et les nouveautés rafraîchissantes (Broken, très modern metal et sa rythmique de batterie syncopée qui ne dépareillerait pas sur un disque d’IN FLAMES ou de SOILWORK, soit dit en passant, troisième single de Survive après Survive et Firefly, We Are Not Alone qui peut faire ponctuellement penser à du NIGHTWISHAmaranthe et Dark Chest Of Wonder en tête, voire à du THE DARK ELEMENT ou du CAIN’S OFFERING tout en conservant cette patte STRATOVARIUS reconnaissable entre mille, le pseudo-thrashy Before The Fall dont l’âme est une référence à Learning To Fly et ses nappes de claviers et de guitare noyées dans un duel de haute facture ainsi qu’à deux ou trois chansons de l’excellent Eternal, dont Shines In The Dark et Rise Above It).

La production de Survive est toujours aussi claire et dynamique que sur les précédentes réalisations du quintet finlandais, ce qui permet de magnifier les titres en leur donnant plus de cachet et de force. Cette fois-ci, STRATOVARIUS s’est donné corps et âme dans l’écriture de ses morceaux, ce qui lui fît quelque peu défaut, à mon humble avis, sur Eternal (voir ma chronique sur le site). A croire que la pandémie de coronavirus et les problèmes connexes ont été salutaires à nos vikings préférés, tant dans leur expérience personnelle que dans leur approche vis-à-vis de leur art métallique. Avec l’impossibilité de tourner en 2020 et 2021 pour promouvoir leur EP Intermission 2, le combo a pris beaucoup de temps pour affiner et assembler des idées de compos, voire pour écrire des paroles liées au contexte d’alors. Bien lui en a fais, vu le résultat ici. Survive est de loin la plus impressionnante des sorties de la troupe nordique depuis au moins Elements Part 1, voire depuis Infinite. OK, il y a eu de très bonnes démonstrations sur Polaris, Elysium (le title track), Nemesis et Eternal, mais le « farniente » à été bénéfique à Timo KOTIPELTO & co. Le fait de faire un gloubi-boulga entre les éléments du passé et les briques du présent vont être un tremplin pour le futur, d’où certains plans non-encore entendus chez STRATOVARIUS développés plus haut. STRATOVARIUS n’omet aucune facette de sa personnalité multiple et, par moment, la rend plus agressive, tel un exutoire pour s’affranchir de la frustration de n’avoir pas pu communier avec ses fans durant cet épisode douloureux de la maladie que le monde s’est efforcé d’affronter avec courage il y a de cela déjà deux à trois ans. Le quintet et ses proches n’ayant, malheureusement, pas été épargnés. D’où certains lyrics littéralement liés à l’idée de survie dans un chaos permanent (Survive) où, malgré la souffrance et la noirceur, règne quand même une solidarité sans faille (We Are Not Alone), bien que cette épidémie globale ait été un coup de massue (Voice Of Thunder). Pour tenir bon, les musiciens n’ont pas eu d’autre choix que de mettre en lumière la grandeur de leur passé (Glory Days) tout en se concentrant sur les promesses de l’avenir (Broken, Firefly, Before The Fall) et en ralentissant la cadence frénétique des concerts en étant dans l’impossibilité de les honorer tout en bouillant d’envie de s’évader d’un quotidien froid et terne (Frozen In Time, Breakaway).

Ainsi, les onze lieds de l’album ont un sens commun, rattaché par un seul et même fil conducteur, bien que dans l’absolu les morceaux ne soient pas forcément, a priori, liés les uns aux autres. Cela dit, musicalement, ils arrivent à nous faire vibrer, à nous donner la chair de poule, tant le STRATOVARIUS d’antan vient, d’une certaine façon, de renaître de ses cendres, tel un phénix retardataire d’une dizaine de balais. Il a fallu un peu plus d’une décennie au quintet pour trouver son rythme de croisière post split-up avec la légende TOLKKI. Après cinq LP inégaux et un EP magistral, STRATOVARIUS a enfin trouvé une identité propre qui lui va comme un gant. Il était inutile de laisser tomber ce qui faisait son charme dans le passé, cet ornement baroque et ces froufrous orchestraux, pour s’essayer uniquement à des sonorités plus technoïdes (Nemesis) ou contemporaines (Intermission Part 2). Le mieux étant d’unir les deux côtés de la même pièce pour en faire quelque chose de plus complet, de plus unique, pour se départir de ce qui ne lui servait plus et d’embrasser le changement dans la continuité, ce qui a plus ou moins réussi sur Polaris et n’a pas été très bien calculé sur Eternal, le seul opus ayant éventuellement résisté à cette chute dans les orties étant Elysium. Et, dans une moindre mesure, même si ce n’est pas mon favori, Nemesis. Si sur ses prédécesseurs le suivi de la recette était calquée sur la pratique culinaire expérimentale de Maïté (une grosse dose d’Armagnac d’un côté, une lichette de Monbazillac de l’autre, et inversement), sur Survive la mixture a finalement pris comme il le fallait. Ce qui fait de cette seizième rondelle un plat très savoureux qui mériterait trois étoiles au Guide Michelin. On a beau écouter dix mille fois Survive, on ne s’en lasse pas, tellement il y a de choses à découvrir sur cet album. Loin de moi l’idée de faire un parallèle douteux, mais si je devais classifier Survive, je dirais sans hésiter qu’il s’agit du Somewhere In Time (actu oblige !) de STRATOVARIUS. Ni plus ni moins. Aux scandinaves, maintenant, de nous concocter un Seventh Son Of A Seventh Son sur leur prochain disque, ce qui nous ferait plaisir, n’est-ce pas ? Pour info, le groupe sera en tournée fin 2023 en co-tête d’affiche avec ses compatriotes de SONATA ARCTICA qui passera, notamment, par l’Hexagone avec une date au Bataclan de Paris (le 26 octobre). Survive est une superbe offrande qui plaira tant aux die-hard fans de Tolkki qu’aux aficionados de la dernière décennie de STRATOVARIUS. Alors, arrêtez d’hésiter et achetez ce disque, bazar de moine ! Battez-vous les castagnettes de ce que peut dire votre banquier (il ne va pas vous faire un deuxième découvert sur votre compte courant) et détendez-vous du string avec cette crêpe flambée dans votre platine qui ne s’enflammera que si vous n’appuyez pas sur « play » ! Et, c’est parti mon kiki !! Ay, Tequila…oups, Vodka !!!




Line-up :

Timo KOTIPELTO (chant)
Matias KUPIAINEN (guitares, claviers additionnels)
Jens JOHANSSON (claviers)
Lauri PORRA (basse)
Rolf PILVE (batterie)


Equipe technique :

Matias KUPIAINEN (production, ingénierie du son, enregistrement, mixage, mastering)
Elmo SYRJÄLÄINEN (enregistrement, ingénierie du son, assistance mixage, édition)
Ermin HAMIDOVIC (mastering)
Jens JOHANSSON (enregistrement claviers)
Perttu VÄNSKÄ (enregistrement orchestre)
Leevi KOHONEN (enregistrement Värinä Chamber Choir)
Gyula HAVANCSAK (artwork)
Alexander MERTSCH (design livret)
Jarmo KATILA (photographie)


Guests :

Ari SIEVÄLA (chœurs)
Petri AHO (chœurs)
Hepa WAARA (chœurs)
Mikko HERRANEN (chœurs)
Anssi STENBERG (chœurs)
Viljami HOLOPAINEN (chœurs)
Mikael SALO (chœurs)
Heikki MÄKÄRÄINEN (chœurs)
Antti LAPPALAINEN (chœurs)
Jani LIIMATAINEN (chœurs)
Värinä Chamber CHOIR (chœurs mixtes)


Studios :

Chant et guitares enregistrés aux High And Loud Studios (Finlande)
Chœurs enregistrés aux 5 By 5 Studios (Helsinki, Finlande) et aux High And Loud Studios (Finlande)
Guitares additionnelles enregistrées aux 5 By 5 Studios (Helsinki) et un peu partout dans le monde
Basses enregistrées aux 5 By 5 Studios (Helsinki, Finlande)
Claviers enregistrés aux Moon Path Alpha Studios (USA)
Batterie enregistrée aux Finnvox Studios (Finlande)
Chœurs masculins enregistrés aux Sonic Pump Studios (Finlande)
Värinä Chamber Choir enregistré aux Finnvox Studios (Finlande)
Album mixé aux 5 By 5 Studios (Helsinki, Finlande) et aux studios Estudio Eiffel (Santo Andre, Brésil)


Crédits :

Timo KOTIPELTO (paroles, musique)
Matias KUPIAINEN (paroles, musique)
Jens JOHANSSON (paroles, musique)
Lauri PORRA (musique)
Jani LIIMATAINEN (paroles)
Francesco CRESP (musique)


Tracklist :

1) Survive
2) Demand
3) Broken
4) Firefly
5) We Are Not Alone
6) Frozen In Time
7) World On Fire
8) Glory Days
9) Breakaway
10) Before The Fall
11) Voice Of Thunder

Durée totale : 58 minutes environ.


Discographie non-exhaustive :

Fright Night (1989)
Twilight Time (1992)
Dreamspace (1994)
Fourth Dimension (1995)
Episode (1996)
Visions (1997)
Destiny (1998)
Infinite (2000)
Elements Part 1 (2003)
Elements Part 2 (2003)
Stratovarius (2005)
Polaris (2009)
Elysium (2011)
Nemesis (2013)
Eternal (2015)
Survive (2022)


Date de sortie :

Vendredi 23 septembre 2022




Survive (Clip Officiel) (Survive)

World On Fire (Clip Officiel) (World On Fire)

Firefly (Clip Officiel) (Firefly)

Broken (Clip Officiel) (Broken)
COMMENTAIRES DES LECTEURS Vos commentaires, vos remarques, vos impressions sur la chronique et sur l'album
Pour pouvoir écrire un commentaire, il faut être inscrit en tant que membre et s'être identifié (Gratuit) Devenir membre de METAL INTEGRAL
Rémifm Le dimanche 4 juin 2023
Oui, un album impressionnant, excellent, exigeant, riche, intense et passionnant ! Bien vu, bien lu, bien écru... Prog'On !
 Actions possibles sur la chronique
Enregistrer la chronique au format .PDF
Afficher la version imprimable de la chronique
Envoyer la chronique par email
Ecrire un commentaire
Poser une question sur la chronique
Signaler une erreur
Chroniques du même style
IRON FIRE
Metalmorphosized
ORDEN OGAN
Easton hope
THEOCRACY
Mirror of souls
SYNTHPHONIA SUPREMA
Synthphony 010 - the future ice-age
SEVEN WITCHES
Deadly sins
Chroniques du même auteur
WITHINSANE
Through the eyes of consciousness
RISING STEEL
Return of the warlord
ISHTAR
From the gates (ep)
HERMAN FRANK
The devil rides out
ELECTRIC SHOCK
Trapped in the city
© www.metal-integral.com v2.5 / Planète Music Association (loi 1901) /