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Chronique
MOGGS MOTEL - Moggs motel

Style : Hard Rock
Support :  CD - Année : 2024
Provenance du disque : Acheté
12titre(s) - 53minute(s)

Site(s) Internet : 
MOGGS MOTEL FACEBOOK

Label(s) :
Edel Music
 (18/20)

Auteur : Alain
Date de publication : 08/10/2024
Premiers pas en solo d'un vétéran extra-terrestre
Je sais bien que UFO connut son âge d’or dans la seconde moitié des années 70, mais je ne me lasse toujours pas de sa recette si spécifique. Combo britannique, doté du renfort essentiel d’un guitariste germanique, le lumineux Michael SCHENKER, le groupe culmina avec le double album Strangers In The Night (1979), paru alors que le départ du soliste pour une carrière solo était déjà acté. En dépit d’albums solides dans les années 80, le succès américain s’évanouit illico et, après quatre albums intéressants avec le guitariste Paul CHAPMAN (No Place To Run en 1980, The Wild, The Willing & The Innocent en 1981, Mechanix en 1982 et Making Contact en 1983), la séparation du groupe fut actée via la compilation bancale Headstone (1983). Des membres essentiels du groupe tentèrent de se réinventer. Ainsi, l’effervescent Pete WAY, bassiste émérite, contribua à lancer FASTWAY, au côté du guitariste Fast Eddie CLARKE, en partance de MOTÖRHEAD… quitte à se barrer avant même le premier album ! Le claviériste et guitariste Paul RAYMOND participa au lancement de MSG, le projet solo de son ex-collègue Michael SCHENKER, avec de rejoindre Pete WAY au sein de WAYSTED.
Diantre, mais quand parle-t-on de Phil MOGG ?

Quand ses anciens collègues Michael SCHENKER, Paul RAYMOND et Pete WAY tentent de se prolonger dans la première partie des années 80, avec plus ou moins de succès, le chanteur Phil MOGG se trouve fort dépourvu après la séparation d’UFO. Aussi n’est-il pas surprenant de le voir à la manœuvre d’une reformation dès 1985, avec l’album Misdemeanor, révélant le guitariste Atomic Tommy M (de son vrai nom Tommy Mc CLENDON). Il faudra cependant attendre une bonne décennie avant que l’archange SCHENKER ne réintègre UFO, le temps de trois albums solides et inspirés (Walk On Water, Covenant, Sharks).

Le second départ de Michael SCHENKER aboutit au recrutement du guitariste virtuose Vinnie MOORE, combinaison qui délivra sans coup férir une série d’albums studio et live absolument impeccables, quoique pas toujours indispensables.

Mais enfin, si UFO a vécu, proliféré et inspiré, ce n’est pas uniquement par la grâce de guitaristes hors pair. Fondamentalement, l’attractivité d’UFO résida dans sa capacité à agripper l’auditeur via des riffs teigneux et tranchants et des lignes vocales nerveuses et impactantes. A force d’évidence, tout le monde semble avoir oublié l’importance primordiale du chant dans l’attractivité d’UFO. D’où viendrait ce mélange hautement expressif et sensible, entre percussion nette et sensibilité à vif, cocktail qui donne toute sa saveur à des météorites Hard Rock (Let It Roll, Light’s Out, Rock Bottom, Natural Thing, Only You Can Rock Me, Too Hot To Handle, Pushed To The Limit…) et à des modèles d’équilibre entre sensibilité et mordant (Mother Mary, Love To Love, This Kid’s, Out In The Street, Cherry…). En accord avec la guitare tendue de SCHENKER, qui aurait pu animer une composition originellement aussi simple et linéaire que l’extatique Doctor Doctor ?

Nous atteignons ici le nœud fondamental de MOGGS MOTEL. Principalement rentable en Europe (notamment en Allemagne), UFO a dû devenir insoutenable d’un point de vue économique – surtout avec un guitariste américain – et, seul capitaine à bord, Phil MOGG a dû décider de se mettre enfin à son compte, après des décennies à dépendre de guitaristes héroïques. Et puis les problèmes cardiaques du chanteur ont forcément sonné le glas d’un groupe à vocation internationale. Par contre, de là à empêcher le fieffé matou de venir une fois de plus feuler sous nos fenêtres, c’est bien mal connaître le lascar à tempérament de mâle dominant.

D’où ce premier album solo. Lequel aurait parfaitement pu être un album d’UFO, si ce n’était cet abord franchement Rock chaud – comprendre gavé de Boogie, de Soul et de Blues. Au Royaume-Uni, il n’y a guère que THUNDER qui persiste à pratiquer ce mélange à la fois rugueux et chaleureux, qui caresse les sens mais qui laisse quelques cicatrices sur le cuir humain.

Pour l’occasion, le petit père MOGG a pris soin de se concentrer sur les fondamentaux. Rien que dans son registre : des lignes de chant accrocheuses, subtilement modulées, servies par son timbre voilé inimitable, en registre médium, et renforcées par des arrangements vocaux féminins tout à fait pertinents, assurés par Zoe DEVLIN LOVE. Plus surprenant, Laurie MANSWORTH est également crédité pour les chœurs ; or, il s’agit du premier guitariste de MORE, groupe de la New Wave of British Heavy Metal, actif sur les deux solides albums inauguraux, Warhead (1981) et Blood & Thunder (1982). [Il fut également présent au sein du groupe très mélodique AIRRACE, au côté du batteur Jason BONHAM (fils de John BONHAM de LED ZEPPELIN, actif au sein de THE CIRCLE de Sammy HAGAR, FOREIGNER, BLACK COUNTRY COMMUNION et… UFO !!!].

Sur le versant instrumental, on ne rencontre certes aucune innovation, aucune audace essentielle ; MOGGS MOTEL n’est pas là pour vous surprendre, mais bien pour vous faire jouir d’un art consommé du Hard Rock direct et mélodique, millésimé 70’s (surtout) et 80’s (première moitié), celui-là même qui initia et régala en son temps les fans d’UFO et de MSG.

Rien de surprenant à ce que les morceaux se déroulent majoritairement au fil d’un tempo médium majoritaire, impeccablement assuré par une section rythmique à la fois carrée et émettrice d’un groove simple, mais terriblement efficace, conjointement tenue par le batteur Joe LAZARUS et par le bassiste Tony NEWTON (par ailleurs impeccable producteur) avec une approche carrée, parfois rugueuse. Cela dit, MOGGS MOTEL ne cherche pas à jouer aux brutes d’antan, via une approche purement frontale du Hard Rock. Systématiquement, les douze compositions regorgent de mélodies, d’arrangements subtils, le tout rendant des trames effectivement basiques incroyablement accrocheuses. Les ambiances oscillent avec bonheur entre rente-dedans basique, séquence désabusée mais musclée, final poignant (Weather).
Hormis les renforts vocaux déjà évoqués, il faut souligner les apports instrumentaux essentiels en matière de mélodie et de diversité des ambiances que constituent les prestations respectives de Neil CARTER, guitariste et claviériste d’UFO de 1980 à 1982 (ensuite très actif au côté de Gary MOORE, avant le tournant Blues), et du guitariste soliste Tommy GENTRY, expert en solos concis, partagés entre notes tenues et avalanche contrôlée sur la manche (un modèle dans le genre !).

Bon, si j’ajoute une production mettant l’accent sur la vivacité et les vibrations, un mixage dynamique mais limpide, oserez-vous me croire quand je vous confesserai que ce premier opus de MOGGS MOTEL s’avère 1° tout à fait digne d’un excellent crû d’UFO, 2° qu’il possède une pleine valeur en soi, indépendamment d’UFO (je sais, c’est un peu contradictoire… mais complémentaire, non ?), 3° que le Hard Rock mélodique forgé dans les années 70 conserve une totale pertinence un demi-siècle plus tard (on est tout proche de l’Histoire avec un grand H !), 4° que j’adore Phil MOGG et que le fan que je suis lui pardonne d’avoir précipité le départ de Michael SCHENKER en le frappant à la toute fin des 70’s, empêchant UFO de franchir un cap essentiel. Love To Love, Phil !

Vidéos de Sunny Side Of Heaven cliquez ici et de Apple Pie cliquez ici
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JMM213 Le jeudi 17 octobre 2024

Ville : 91360
Quel remarquable travail des guitares su Face On An Angel, avec toujours cette voix inimitable de Phil MOGG, complètement "roots". Du Hard'n blues de première qualité. Encore, merci pour cette nouvelle belle chro, Alain !
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