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Chronique
DAWNRIDER - Five signs of malice

Style : Dark / Gothic / Doom / Stoner
Support :  MP3 - Année : 2024
Provenance du disque : Reçu du label
6titre(s) - 40minute(s)

Site(s) Internet : 
DAWNRIDER FACEBOOK
DAWNRIDER BANDCAMP

Label(s) :
Metal on Metal
 (18/20)

Auteur : Alain
Date de publication : 16/12/2024
Doom, stoner, heavy 70's : dawnrider en majesté
Voilà déjà vingt ans que le quartette portugais DAWNRIDER pratique un Heavy Metal très influencé par le Doom et le Metal des années 70, avec quatre albums dans la besace, avant ce cinquième opus. Sans prétendre avoir eu un suivi systématique, nous avions toutefois dit le bien que nous pensions de Two (2010, relire ici : cliquez ici) et de The Fourth Dawn (2022, relire ici : cliquez ici). Avec Five Signs Of Malice, DAWNRIDER maintient un haut niveau de qualité, tant au niveau des compositions que de l’interprétation.

Commençons par traiter les compositions. A l’exception d’une brève outro instrumentale et de King Crow (moins de cinq minutes d’un Metal surpuissant, en mode mid-tempo écrasant tout sur son passage), les quatre autres morceaux affichent des durées conséquentes, échelonnées entre plus de sept et plus de neuf minutes. On pourrait craindre un rendu monolithique, avec des longueurs et des répétitions. Le groupe triomphe de ces écueils en mettant à profit de ces espaces généreux pour agencer une progression dramatique propre à chaque titre. Certes, par moments, DAWNRIDER ne se prive aucunement pour développer sur la durée des séquences écrasantes, mais prend soin de dynamiser et de diversifier son propos en introduisant des changements de tempos, de rythme et d’ambiance. On pourrait évoquer une logique progressive, à condition de la rattacher aux pratiques assez similaires de groupes précurseurs comme BLACK SABBATH, BUDGIE et URIAH HEEP. DAWNRIDER a parfaitement assimilé la puissance mobile de ces formations essentielles des années 70, sans rien omettre de leur théâtralité et de leur relative complexité structurelle.

Le fait est qu’à aucun moment, l’auditeur ne se lasse, sans cesse subjugué par la puissance rythmique, par la force évocatrice des ambiances créées, entre impacts rugueux (ces riffs rêches et massifs), rotondités (une basse qui allie attaque métallique et groove), articulations bien négociées (hommage à un batteur aussi intraitable qu’adaptatif). Qui plus est, DAWNRIDER a pleinement intégré dans son architecture instrumentale la présence des sonorités épaisses et brumeuses d’un orgue Hammond, lequel densifie et renforce les rythmiques, autant qu’il diversifie la dimension mélodique. Forcément, quand l’orgue se superpose à des lignes de basse au rendu sévèrement détouré (particulièrement mise en avant par le mixage) et à des riffs colériques, on obtient des rythmiques absolument impérieuses, voire écrasantes, animées par un groove tellurique.

A priori peu destinés à s’avérer distinctifs, les vocaux prodigués par le bassiste, dans un registre médium peu étendu, s’avèrent impeccablement modulés et expressifs, correspondant tout à fait à l’héritage 70’s en la matière (BACHMAN-TURNER OVERDRIVE, MOUNTAIN, GRAND FUNK RAILROAD) : tout semble simple, direct, sans fioriture, mais tout témoigne d’un investissement émotionnel total, avec ici un rendu mordant et expressif.

Magnifiquement mis en valeur par une production très live et par un mixage surpuissant, les compositions de Five Signs Of Malice révèlent un groupe dominateur, sûr de son fait, qui sublime l’héritage Hard et Heavy des années 70 pour en délivrer une version étonnamment moderne. La lourdeur ne manquera pas de ravir les fans de Doom classique à la SAINT VITUS, tandis que DAWNRIDER peut sans équivoque se prévaloir de l’esprit baroque et explorateur de CATHEDRAL. Ce à quoi il faut ajouter un feeling psychédélique très prégnant : ce fameux orgue, ces solos de guitare bluesy et fuzzés, ces ambiances enfumées, autant d’éléments qui ne peuvent que ravir les adeptes du Stoner le plus épais.

C’est bien simple, ce cinquième album de DAWNRIDER combine idéalement esprit rétro et puissance moderne, attaque directe et structures ambitieuses, efficacité rythmique pure et dispositif dramatique élaboré. En conséquence de quoi, non seulement Five Signs Of Malice surclasse ses prédécesseurs, mais s’impose de la tête et des épaules comme l’un des albums de Heavy Doom Stoner indispensables de l’année 2024 (et largement au-delà). Faîtes comme moi : commander votre exemplaire, car c’est un excellent viatique en ces temps sinistres.

Vidéo de The Perishing Hour : cliquez ici
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