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L'album le plus ambitieux du groupe finlandais...
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« On ne peut jamais tourner une page de sa vie sans que s’y accroche une certaine nostalgie » écrivait si justement Eve Belisle dans son roman ‘Pension de Famille’ publié en 1984. En effet, le présent est le résultat d’un passé que beaucoup de monde pense laisser tomber afin de s’accrocher à un futur inconnu. Il est vrai que lâcher prise sur ce qui fût pour exister dans le moment actuel se révèle souvent très douloureux, notamment en ce qui concerne la perte d’êtres chers dont nous savons qu’ils ont forcément une date de péremption, tout comme nous. Se rattacher aux bons souvenirs est une façon de résister face aux tempêtes du maintenant et à ce siècle relativement effrayant de par sa tendance à vouloir aller toujours plus haut, plus loin et, surtout, plus vite, abandonnant ce désir pourtant savoureux de l’instant qui permet de capter les sourires, les parfums, les visages, les êtres et les situations. A l’instar de cette maxime naguère utilisée par les gestionnaires d’autoroutes pour prévenir leurs usagers des dangers de comportements excessifs au volant (« Trop vite, trop près, trop tard »), qui trouve un écho encore aujourd’hui, les individus ont cette fâcheuse habitude de ne jamais prendre le temps, même durant les vacances. Ce qui induit des millions de regrets quotidiens dans les esprits étroits trop occupés à avancer sur le chemin du demain au lieu de capter l’essence de la seconde dans sa plénitude.
Malgré l’épreuve qui nous a été offerte comme une chance de lever le pied de l’accélérateur, il y a quatre printemps de cela, et qui nous a misEs face à nos contradictions les plus intimes, nous n’avons, pour la plupart, pas su saisir cette merveilleuse opportunité de vivre tout simplement. Au contraire, nous avons considéré la pandémie et les confinements successifs comme des tortures, alors qu’ils étaient là pour nous rappeler la fragilité des jours et l’importance d’en profiter, d’aimer notre prochain, de faire les loisirs que nous apprécions et de méditer sur nos aspirations profondes et véritables.
Le fondateur du groupe NIGHTWISH, tout comme le réalisateur Tim Burton avec son « Beetlejuice Beetlejuice », ne sait que trop bien la valeur de chaque minute. Sachant pertinemment que les années s’écoulent tels des torrents sauvages et que chaque humain n’est qu’une goutte d’eau dans un océan cosmique tumultueux, que lui aussi n’échappe pas à cette redoutable odyssée le menant vers la fin, comme tout quidam qui n’est pas d’origine divine sur cette Terre, le claviériste redouble à chaque chapitre de son ouvrage personnel de cette flamme interne avant qu’elle ne s’éteigne définitivement. Sûrement plus intensément depuis la mise en boîte de Endless Forms Most Beautiful, son œuvre la plus aboutie dans la discographie du combo scandinave dont il est le chef d’orchestre.
Sa passion pour le Vivant l’habite, d’où ses narrations musicales sur les différentes créatures qui ont émaillé ce monde tout au long des 3,8 milliards d’années d’évolution, principalement celles sur The Greatest Show On Earth ainsi que sur Human :|| : Nature. Désormais, il s’agit plus pour lui d’évoquer ce qui était et ce qui pourrait être non pas tant sur un plan géologique ou quantique, mais plus d’un point de vue historique en abordant cet aspect de la destinée sous une tournure spirituelle. C’est ainsi qu’après plusieurs mois d’un travail acharné, NIGHTWISH a enfin accouché de Yesterwynde, son rejeton le plus sombre qui soit thématiquement parlant.
En effet, l’idée même d’une mort prochaine rend les gens plus mélancoliques qu’ils ne le sont habituellement. Le fait de percevoir la temporalité de leur destin à travers le prisme de la naissance, du trépas et de l’entre-deux les terrifie horriblement, bien qu’ils ne s’en rendent pas toujours compte. Ou alors, conscients de cela, ils la fuient comme la peste en essayant vainement de se distraire pour échapper à la funeste réalité qui leur fait face, planquée dans les fourrés prête à leur sauter dessus n’importe quand. C’est exactement ce qu’est la Grande Faucheuse : imprévisible et facétieuse. Nous ne savons jamais d’où elle va surgir et quelle fin elle aura prévu pour chacunE d’entre nous. Aurons-nous droit à une conclusion shakespearienne ? Ou à une disparition digne d’un cartoon de la Warner Bros avec une inscription « That’s all, folks ! » ? Peu importe, les pissenlits par la racine se dégustant de la même manière qui que nous soyons sur cette orange bleue, ceci bien qu’il y ait mille procédés pour tirer sa révérence.
C’est pour limiter l’impact de ce spectre à l’allure d’épée de Damoclès qui plane sur nos têtes que furent inventés plusieurs outils pour capter l’essence de ceux que nous chérissons avant qu’ils n’aillent rejoindre le mystérieux Charon sur le Styx. C’est le cas des voix grâce aux enregistrements sonores ou des frimousses via les photographies. Mais, c’est surtout celui de la vidéo, et en particulier du cinéma, qui nous intéresse le plus dans cette chronique.
Car, effectivement, Tuomas HOLOPAINEN a voulu nous entraîner dans LE film de notre vie et de la sienne. C’est ainsi que Yesterwynde s’inaugure par le bruit d’un projecteur qui démarre et s’achève de la même manière sur cette machine qui s’arrête de tourner. Nous savions déjà le maestro amateur de cinéma, une très grande partie de sa discographie faisant fortement penser à des scores hollywoodiens dès les prémices de ce tournant sur The Phantom Of The Opera puis sur Once avec les grandiloquents Ghost Love Score et Creek Mary’s Blood avant de complètement tomber dans la marmite du grand-écran grâce au très varié Imaginaerum et à son pendant visuel très proche des superproductions oniriques que furent ‘Edouard Aux Mains D’Argent’ ou ‘Big Fish’, voire des spectacles aussi passionnants que lugubres des renommés Tim Burton ou Henri Selick, tels que ‘Les Noces Funèbres’ et ‘L’Etrange Noël De Monsieur Jack’ ou les émouvants ‘L’Homme Bicentenaire’ et ‘Au-delà De Nos Rêves’, respectivement de Chris Columbus et Vincent Ward, avec toutefois une grosse pincée de ‘The Snowman’ de Diane Jackson et Jimmy Murakami, basé sur le livre de Raymond Briggs. Quoi de plus logique puisque la formation originaire de Kitee a repris le thème Walking In The Air du sympathique mais maladroit bonhomme de neige sur Oceanborn et sur les planches multinationales.
Entre les deux bruitages, nous pouvons retrouver divers éléments typiques du sextet cosmopolite, tels que des passages littéralement calqués de Slaying The Dreamer sur An Ocean Of Strange Islands, le riff thrashy dans le dernier tiers du titre juste avant la sérénade de cornemuse qui rappelle étrangement celles de Last Of The Wilds et The Moors, ou encore des mélodies déjà perçues auparavant sur, principalement, Dark Passion Play, mêlant gammes majeures et mineures, ce qui autorise une grande variété d’ambiances sur, parfois, un seul et même morceau : de la douce mélopée à la costaude galopade, tout s’imbrique parfaitement dans des déluges de notes perforantes ou de rythmiques sautillantes. Ponctuellement, des chœurs de gosses viennent perturber l’ensemble, ce qui fait remonter l’amertume de l’enfance perdue, tout en induisant une sensation de malaise quant à cette période que nous laissons touTEs derrière nous en prenant de l’âge. C’est, du moins, le ressenti que nous pouvons avoir à l’écoute de An Ocean Of Strange Islands, qui représente chaque « décade » au sens britannique du terme, ou The Day Of…, qui pour chacunE d’entre nous signifie un jour bien particulier qui nous aura marqué au fer rouge. Là encore, des voix de mômes qui nous hantent avant d’entamer le plus gros de Yesterwynde avec le premier single, le fort étrange et gargantuesque Perfume Of The Timeless. Il s’agit de l’aria la plus déstabilisante tant il y a de coupures et de retournements de situations, métaphore d’une existence loin d’être linéaire ou béate. De notre apparition sur Terre à notre trépas, il s’en passe des choses, des vertes, des pas mûres ou des douces et sucrées. Nous sommes presque touTEs le fruit de millions de moments d’amour depuis la nuit des Temps et nos descendants le seront également dans ce cycle quasiment infini qu’est la Vie. D’où notre intemporalité. Notre éternité illusoire n’est que la récompense à notre participation à cet Ouroboros reproductif, si bien que les souvenirs de notre présence s’égrènent très laborieusement, malgré que nous ne soyons individuellement que des grains de sable noyés dans une immense plaine désertique dans la noirceur du cosmos.
Ce mastodonte s’élance sur des tambours ethniques et des mélodies écossaises avant de plonger dans un magma psychédélique de voix fantomatiques glaciales, telles des mémoires du passé qui ressurgissent pour nous hanter, ceci avant que l’incroyable Floor JANSEN tranche dans le vif accompagnée du groupe dans son intégralité pour une litanie qui enfonce le couteau dans la plaie des regrets que nous avons toutes et tous ressenti un jour pour une raison ou une autre. Thématiquement, il serait judicieux de le rapprocher de The Greatest Show On Earth, dont il serait le petit frère inquisiteur, dans le sens où il nous interroge sur nos actes manqués et les non-dits qui parsèment nos vies. D’un point de vue musical, il serait à classer entre Shudder Before The Beautiful et The Poet And The Pendulum, saupoudré d’une pointe de The Islander pour le côté folklorique, tant qu’à faire. Et des attaques électriques agressives à la Song Of Myself ou Planet Hell, renforçant l’aspect flippant de la précarité de notre existence éphémère. D’où la flegmatique Sway, qui s’ensuit pour nous apporter réconfort dans la froideur d’un hiver qui se profile à l’horizon et afin de nous inspirer à savourer les magnifiques gracieusetés que sont les jours présents ainsi que les lendemains et les employer plus sagement comme lorsque nous donnons sans attendre de retour avec tout l’archerot que cela implique ou que nous défendons les plus faibles, peu importe leur espèce, face à leurs oppresseurs. Sachons jouir de notre durée et de la faire fructifier pour notre paix intérieure et le bien d’autrui avant de faire face à la « grande révélation » de ce sixième poème.
La seconde partie de Yesterwynde contient des tracks plus courts qui sont plus ou moins anecdotiques, quoique conservent toute leur importance dans l’équilibre des forces sur Yesterwynde. Les deux étrangetés qui sautent directement aux oreilles, The Children Of ‘Ata et Hiraeth, différent des habituelles cantilènes de NIGHTWISH, The Children Of ‘Ata par son visage guerrier (le « haka » dans le dernier tiers du morceau) et son amorce popisante, tandis que Hiraeth, autre ralentissement acoustique volant la vedette à une certaine Angie, part rapidement en sucette avec une section rythmique appuyant littéralement sur le champignon. Toutes deux s’emparant de la beauté de notre planète et de la nécessité de la préserver pour que la Vie puisse continuer encore et toujours. La comptine la plus drue demeurant The Weave et ses nombreuses dissonances, portraiturant une veuve noire tissant et défaisant sa toile sempiternellement autour de nous, l’araignée invisible n’étant qu’une allégorie du dernier sommeil qui se rapproche clandestinement, le tout étant sublimement enveloppé d’une symphonie puissante et enchanteresse, mais surtout trompeuse, l’encapuchonnée squelettique usant de subterfuges pour ne pas se faire remarquer dans notre sillage. Something Whispered Follow Me est une majestueuse aria parée d’une chaleureuse lumière qui est comme un phare guidant l’individu dans son odyssée particulière à travers une sorgue menaçante et brumeuse. Il s’agit de la seule ritournelle qui n’opère pas sur nous de façon sépulcrale, ceci grâce à son ton étonnamment enjoué pour un roucoulement qui dépeint une situation pourtant et inévitablement mortifère d’une ombre qui nous suit à la trace peu importe où nous allions. Pareillement pour Spider Silk, là une fois de plus assez gaie malgré la chronologie des faits qui ne laisse aucune chance à la victime de l’arachnide affamée. Il s’agit d’une extension euphorique de l’émouvante Kuolema Tekee Taiteilijan, où il était aussi question d’un artiste qui ne parvenait à la création que par le supplice du deuil. Sur Spider Silk, point d’affliction, plutôt de la réplétion. La créature à huit pattes n’étant pas friande de résipiscence mais de chair fraîche. Comme décrit précédemment avec The Weave, Spider Silk matérialise la menace rampante qui nous pend au renifloir, celle de nous faire happer par le train universel qui circule à vive allure, sans pouvoir déterminer sa destination finale, malgré The Antikythera Mechanism, calculateur stellaire permettant de prédire avec précision les saisons et la position des astres qui parsèment la voûte céleste, sans autoriser cependant la divination des étapes cruciales de nos réalités propres. Cette sérénade est bien fichue, s’articulant en plusieurs parties, toutes distinctes les unes des autres, mimant le dispositif d’engrenages de la machine antique. Kai HAHTO et Jukka KOSKINEN étant mis à réelle contribution sur cette fabuleuse démonstration de force, Emppu VUORINEN, Tuomas HOLOPAINEN et Troy DONOCKLEY surlignant ce mouvement discontinu par un déluge de prosodies qui nous plongent dans les tréfonds du génie humain. Floor JANSEN, quant à elle, survole le tout angéliquement.
Pour épilogue, NIGHTWISH s’est autorisé une ballade qui, malgré les apparences, est positive puisqu’il s’agit concomitamment d’une love story et d’une célébration du de cujus. Inspirée par les EMI ou expériences de mort imminente durant lesquelles certaines personnes temporairement défuntes ont eu la vision d’un tunnel lumineux au bout duquel leurs proches vraiment décédés les attendaient (« I’ll be waiting for you, Once upon a lanternlight »). Cette piste fait automatiquement penser à Slow, Love, Slow, puisqu’à l’instar du ramage jazzy de Imaginaerum, il n’y a que le piano de Tuomas et l’orchestre de Londres sur Lanternlight dans le but de conclure paisiblement cet album pachydermique qu’est Yesterwynde. La projection vient alors de se parachever.
Yesterwynde est vraisemblablement le disque le plus ambitieux des troubadours, celui sur lequel la maestria des ménestrels prend tout son sens. Nonobstant le sujet particulièrement épineux qui plane régulièrement sur ce dixième opus, il est impossible de demeurer impassible face à ce tsunami affectif schématisé par les canonnades périodiques qui adviennent astucieusement quand ils sont nécessaires, voire les flâneries quiètes qui autorisent des rêveries vers le passé. Chaque chanson de Yesterwynde ravive des souvenirs douloureux et ranime l’absence tangible des personnes disparues qui nous étaient chères. Il attise aussi une certaine anxiété face à l’ultime périple qui nous enjoint à l’avenir. Néanmoins, la mort n’est qu’un seuil à traverser pour rejoindre sa vraie demeure, notre séjour sur Terre n’étant qu’une école qui nous permet d’apprendre à devenir meilleurs. C’est en soi la véritable dynamique parolière de Yesterwynde où le credo est d’assimiler des leçons pour apprécier les passagers qui voyagent à nos côtés plus ou moins longuement, qu’ils soient de notre sang ou de parfaits inconnus. Nous ne devons retenir que le meilleur et pardonner à ceux qui nous ont fait du mal. L’erreur étant humaine, l’erreur forgeant l’être. L’animosité menant toujours au remord. Saisir l’instant, tant qu’il est encore temps, avant qu’il ne s’évanouisse, irrévocablement insaisissable, tels les akènes d’un pissenlit dans la brise. D’où l’exigence de capturer le moment lorsqu’il se déroule sous nos yeux avec un Polaroïd ou un caméscope. Immortaliser un sourire, un visage, une voix, une scène heureuse. NIGHTWISH nous invite à cela avec Yesterwynde, un chef d’œuvre perspicace qui nous encourage à empoigner le notus immédiat, plutôt que de se lamenter sur le nordet de jadis. Bien qu’employant principalement les mêmes ingrédients que ses aînés, les instrumentistes ont voulu Yesterwynde plus accessible au grand public, démystifiant ainsi leur musique considérée comme trop élitiste, projet de « simplification » ayant débuté avec Human :|| : Nature. Yesterwynde couronne avec panache une révolution tricennale qui autorise le combo à désamarrer du port d’attache et s’embarquer dans une nouvelle ère plus silencieuse sur des mers moins tumultueuses. Affirmativement, l’orphéon s’accordant un break mérité jusqu’en 2027, éludant les tournées, ceci pour mieux profiter de l’exaltation d’être au foyer. Yesterwynde possède les atouts pour devenir un classique dans le répertoire de NIGHTWISH. Et même s’il devait être un final, il y a peu de chance que cela le soit au vu de la récente interview de Floor JANSEN pour Metal Hammer UK, au moins Yesterwynde aura fermé le rideau du théâtre fantasmagorique, élucubré par Tuomas HOLOPAINEN, avec une rare élégance et une acclamation tonitruante de la part de tous les fans, subjugués par autant d’emphase et de somptuosité. Yesterwynde ne manque pas de personnalité ni de féérie. Il conjugue homérisme et tonitruance dans un ballet apothéotique, mirifique et munificent.
Line-up :
• Floor JANSEN (chant) • Emppu VUORINEN (guitares) • Tuomas HOLOPAINEN (claviers) • Troy DONOCKLEY (cornemuses, flûtes, guitares, bouzouki, bodhran, aérophone, chant) • Jukka KOSKINEN (basse) • Kai HAHTO (batterie, percussions)
Equipe technique :
• Tero KINNUNEN (production, ingénierie du son, mixage) • Troy DONOCKLEY (ingénierie du son) • Tuomas HOLOPAINEN (mixage) • Mikko KARMILA (ingénierie du son, mixage) • Risto HEMMI (mixage) • Mika JUSSILA (mastering) • Niklas JUSSILA (mastering) • John BARRETT (ingénierie du son additionnelle) • Jonathan ALLEN (prise de son orchestre, chœurs) • Pete VOUTILAINEN (artwork, photographie) • Mikko PANKASALO (design pochette) • Tim TRONCKOE (photographie) • James SHEARMAN (arrangeur) • Thomas BOWES (chef d’orchestre)
Studios :
• Enregistré au sein des studios Röskö Campsite (Kitee, Finlande) • Enregistré au sein des studios Paha Pajari (Kitee, Finlande) • Enregistré au sein des studios Petrax (Hollola, Finlande) • Enregistré au sein des studios Dahl (Brastad, Suède) • Enregistré au sein des studios Troykington Castle (North Yorkshire, Angleterre) • Chœurs et orchestre enregistrés au sein des studios Abbey Road (Londres, Angleterre) • Mixé et masterisé au sein des studios Finnvox (Finlande)
Crédits :
• Tuomas HOLOPAINEN (musique, paroles) • NIGHTWISH (musique, paroles)
Tracklist :
1) Yesterwinde 2) An Ocean Of Strange Islands 3) The Antikhytera Mechanism 4) The Day Of… 5) Perfume Of The Timeless 6) Sway 7) The Children Of ‘Ata 8) Something Whispered Follow Me 9) Spider Silk 10) Hiraeth 11) The Weave 12) Lanternlight
Durée totale : 72 minutes environ.
Discographie non-exhaustive :
• Angels Fall First (1997) • Oceanborn (1998) • Wishmaster (2000) • Century Child (2002) • Once (2004) • Dark Passion Play (2007) • Imaginaerum (2011) • The Endless Forms Most Beautiful (2015) • Human :|| : Nature (2020) • Yesterwynde (2024)
Date de sortie :
• Vendredi 20 septembre 2024
Vidéos :
Perfume Of The Timeless (Clip Officiel) The Day Of… (Clip Officiel)
Lanternlight (Clip Officiel) An Ocean Of Strange Islands (Clip Officiel)
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